Tous les films récents de Woody Allen commencent et finissent à peu près de la même façon, un générique ultra sobre, petites lettres blanches sur fond noir, accompagnées d’une musique sautillante… Sauf qu’ici, il y a comme un parfum d’années 30 ou 40, une image légèrement saccadée, un son un peu voilé. Et pourtant, lorsque le film commence, nous sommes bien au 21ème siècle. Mais le scénario est celui d’une comédie américaine (alors que l’action se situe à Londres) à la Frank Capra, avec mariage de raison, adultère passionné, comique de situation, les personnages n’ont aucune existence sociale crédible dans une société d’aujourd’hui. Tout est donc réuni pour que la comédie soit légère et agréable. Et il faut bien dire que lorsque Scarlett Johansson apparaît, on est dans le plus qu’agréable, on est dans l’extase !
Et puis, parce que Woody Allen est ce qu’il est, parce que nous sommes tout de même au 21ème siècle, la comédie n’est pas si légère que ça. Il y a de l’amertume dans les sourires, de la gravité dans l’humour, même Scarlett Johansson devient repoussante !
On pense au dernier film de Woody Allen, Mélinda Mélinda, où la comédie et le drame étaient si habilement liés… C’est donc encore un excellent film, gentiment amoral, délicieusement duel.