Les climats
Nuri Bilge Ceylan
sorti en janvier 2007
L’histoire
Un couple se sépare en été, se retrouve en hiver, pour mieux se déchirer ?
 
avec

Nuri Bilge Ceylan
Ebru Ceylan
Nazan Kesal
On pourrait le faire à la sauce Télérama-Le Monde-Libé et Cie, en louant cet héritier d’Antonioni et de Bergman, lorgnant également vers Tarkovski : splendeur visuelle, à la lenteur étudiée, installant une ambiance désenchantée, d’une beauté intemporelle avec ses longs plans-séquences, et  encore et encore, à croire que tous les critiques ont recopié le dossier de presse, à moins qu’ils n’aient tous rédigé leurs articles ensemble...
On peut aussi se mettre dans la peau d’un égaré, un quidam n’allant au cinéma qu’une ou deux fois par an, et en l’absence cette année d’un Mission Impossible, se soit fourvoyé devant ces Climats : immonde daube où il ne se passe rien, avec des acteurs laids et pas drôles, incroyable qu’on puisse appeler cette bouse un film.
Difficile de n’être ni admirateur béat, ni mangeur de pop-corn en colère.
Il y a bien des qualités formelles, netteté de l’image, beauté de la composition des plans, structure quasi mathématique du scénario, travail étonnant sur le son... Mais tout cela paraît vain, sans signification. Ces deux êtres qui se déchirent n’ont pas de passé, il est bien difficile de s’attacher à eux, de s’identifier. Leurs échanges ne nous apprennent rien sur eux, les personnages deviennent inconsistants à force de mystères et de non-dits. Elle, ne s’exprime qu’en pleurant, et l’on peut se demander ce qui la rattache à cette sombre brute, n’existant qu’au travers d’actes violents, certains à la limite du soutenable (la scène avec l’autre femme, décrite comme scène d’amour par quelques critiques, est un viol d’une brutalité même pas suggérée...)
La technique choisie (numérique haute définition), bien loin d’entraîner le spectateur dans l’émotion, maintient une distance, une froideur, comme un regard clinique sur ces êtres : on pourrait compter les cheveux un à un, distinguer les pores de la peau, voir le reflet du regard de l’autre dans les gouttelettes de transpiration, faire un cours de sciences naturelles sur la forme des flocons de neige, mais tout cela finit par être mortellement ennuyeux.
L’ennui au fond des pores de la peau
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Vos commentaires :
C'est bizarre. Je suis plutôt d'accord avec Al1 (c’est pas ça qui est bizarre...). Et en même temps j'ai passé un bon moment (...c’est ça !). Question d'état d'esprit. C'est contemplatif. Alors quand on est dans une humeur contemplative, .... et puis il y a quelques scènes vraiment jolies.
Le truc  génant (pour moi) c'est effectivement le personnage masculin. Il est autoritaire, voire dictatorial, assez immature (cf scène avec son popo et sa moman), sans grande nuance, sans grand charme (très relatif ça évidemment !), un peu con en quelque sorte ... alors 1h30 en sa compagnie ...
Bien sûr le côté autoritaire éclaire aussi certainement les rapports hommes-femmes en Turquie. Même si, faut bien l'avouer,  je n'y connais pas grand chose en rapport homme-femmes en Turquie !
Thierry D.  28 janvier 2007
 
 
Complètement d'accord, histoire d'amour un peu beaucoup ennuyeuse, 1h30 d'inconsistance, j'ai rien compris au message,  évidemment on ne connaît pas les moeurs turques.... Et  ça donne même  pas envie d'aller en Turquie.
Laurence C.  4 février 2007