Le film commence comme une comédie, puis bascule dans le mystère inexplicable. Quelques indices savamment distillés nous font penser qu’il y a une solution : un rêve, un glissement vers la folie, une machination, une hallucination, tout est possible. Au final, quand le générique défile, on sait que la recherche d’une explication n’est pas le propos du film. Chacun y verra, avec un peu d’efforts, ce qui le travaille le plus : la désagrégation des rapports dans un couple, les difficultés de mémoire et l’invention des souvenirs, ou bien un jeu narratif volontairement trouble, dans lequel le spectateur peut s’y glisser avec délectation, ou refuser d’entrer de peur de s’y perdre ou de s’y ennuyer.
Ce n’est pas sans rappeler l’excellent « Nocturne indien » d’Alain Corneau, aussi mystérieux et aussi énervant…