Ceux qui restent  *
Anne Le Ny
sorti en août 2007
L’histoire
Deux conjoints de cancéreux se rencontrent dans les couloirs d’un hôpital.
 
avec
 
Vincent Lindon
Emmanuelle Devos
Yeelem Jappain
Anne Le Ny
Grégoire Oestermann
L’hôpital, drôle d’endroit pour une rencontre ? Pas tant que ça, le cinéma utilise souvent ce décor, lieu d’émotions par excellence. On s’attend donc à retrouver dans ce type de film, les scènes obligées des visiteurs éplorés, déboussolés face à des malades forts ou désespérés, sur le chemin de la guérison ou déjà condamnés...
Ici, il n’en est rien, le titre du film l’annonce, on s’intéresse à ceux qui restent, et uniquement à eux, les malades sont invisibles, ce ne sont que des portes numérotées que jamais la caméra ne franchit. C’est un parti-pris presque immoral et politiquement incorrect, par les temps qui courent. Mais cela fonctionne, et l’ensemble est émouvant, drôle, et nous concerne tous.
Il faut dire que la réalisatrice a beaucoup d’atouts pour réussir son pari. En premier lieu, un sens aigu du détail, réaliste ou poétique : chaque scène en est truffée et cela donne au film une impression de densité, sous un abord pourtant un peu simple et facile.
Il y a aussi, tout le long du film, un humour léger, parfois gris, parfois noir, jamais lourd. Anne Le Ny, qu’on a souvent vue, et remarquée, en tant qu’actrice dans des comédies émouvantes, chez Agnès Jaoui, Pierre Jolivet, Zabou Breitman et d’autres, maîtrise cette mélancolie joyeuse avec finesse, délicatesse et pudeur.
Mais la plus belle réussite de l’ensemble, c’est le duo Vincent Lindon - Emmanuelle Devos, vrai couple de comédie, tout en contrastes et en opposition; l’un grave, se sentant responsable et comme fermé au monde extérieur, l’autre joyeusement indélicate, ayant une grande soif de vivre, donnant une impression de légèreté (mais ce n’est qu’une impression).
Bien sûr, il ne s’agit pas d’une oeuvre importante, lourde de sens, mais sans en avoir l’air, le film pose beaucoup de questions et a l’intelligence de ne pas donner de réponses toutes faites, à l’image de la fin, ni fermée, ni ouverte, pleine de doutes et d’indécisions, un peu comme la vie.
La vie, la mort, l’amour ?
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Vos commentaires :
 
Un beau film avec pour toile de fond l'hôpital, le cancer et les angoisses qui s'y rattachent. Le scénario est original car il ne met pas en scène un combat contre la maladie (comme le faisait, par exemple, "Haut les coeurs" de S. Anspach avec L. Lucas et K. Viard) mais une rencontre entre les conjoints des malades. La force du film repose sur le duo d'acteurs très complémentaires formé par V. Lindon, tout en gravité et en sens du devoir, et E. Devos, qui s'efforce de trouver dans la vie des raisons d'espérer et de conjurer momentanément sa peur de l'avenir. Avec des ressources différentes, les deux s'entraident dans les moments difficiles avant de tomber amoureux. L'émotion jaillit alors de cette rencontre socialement impossible car trop culpabilisatrice et des non-dits qui l'accompagnent.
Bref, un film très humain qui renonce au pathos et joue sur toute la gamme des passions et sentiments : l'empathie, l'humour (les scènes du kiosque), le désir, la culpabilité ou la colère (de la belle-fille).
 
Un premier film réussi à recommander à tout le monde.
 
Emmanuel F.   24 septembre 2007
 
 
 
très bon film entre rire et émotion. A voir...
 
Agnès C.   23 septembre 2007
 
 
 
Voilà une histoire qu'elle est belle !!
Une rencontre et un amour furtif dans un lieu insolite comme un hôpital !
J'ai beaucoup aimé le couple Lindon/Devos qui jouent à merveille !
Emmanuelle Devos est incroyable, trop à l'aise dans cette ambiance noire mais c'est ce qui surprend !
Vincent Lindon est touchant, attendrissant dans son rôle qui lui va parfaitement !
C'est le contraste entre ces 2 personnages qui fait que le film est original, on oublie même que l'on est à l'hôpital !
Seule déception je n'ai pas versé de larmes, je pensais être plus touchée émotionnellement ( j'avais pris les mouchoirs).
Mais c'est justement peut être pour cela que le film est réussi et fort !
 
Gaëlle R.  26 septembre 2007