Les personnages et les situations font évidemment penser à Almodovar, mais à l’image du titre espagnol, “Azul oscuro casi negro” (Bleu très sombre, presque noir), on est bien loin du rouge flamboyant, la tonalité générale tire nettement vers la mélancolie, voire le désespoir. Quelques aspects du scénario sont même tout à fait tragiques.
La mise en scène, forte, ambitieuse, étonnamment maîtrisée pour un premier film, met autant en valeur les personnages que le récit lui-même, qui évoque l’amour, la mort possible, le vieillissement, la vie, les choix qui la déterminent.
Si quelques scènes sont submergées d’émotion et de grave douceur, comme des instants de grâce, le film souffre de passages moins denses un peu répétitifs.
Mais l’ensemble laisse tout de même une impression forte, comme si Almodovar s’était trouvé un petit frère, plus sombre et moins ludique mais avec lui aussi un sacré talent.