La traduction étrange du titre américain (Thumbsucker) semble être le reflet approximatif du film. On comprend bien de quoi il s’agit, on se rappelle d’un mot ou deux de cet assemblage désordonné au moment d’annoncer le titre du film à la caisse, mais une heure après en être sorti, on n’est pas tellement plus avancé.
L’adolescence difficile -au fait, qui se rappelle avoir vu un ado bien dans sa peau sur un écran ?- , c’est du pain béni pour le cinéma indépendant américain, qui traite ainsi de la difficulté de vivre aux Etats Unis, lorsqu’on ne correspond pas aux normes.
Il y a au moins une scène géniale, où le petit frère du “héros” lui explique qu’il en a assez de paraître normal aux yeux de tout le monde, pour rattraper les bizarreries de son aîné. On peut se retrouver dans le même état d’esprit. Cet adolescent se cherche, ne fait rien comme tout un chacun, il vit (comme disait la publicité) dans un monde qu’il ne comprend pas, et qui ne le comprend pas. D’accord. Et alors, et ensuite ? Il y a comme une petite lassitude à la vision de ce personnage, d’autant plus que le sujet a déjà été traité, en mieux.
Les seconds rôles paraissent plus intéressants, plus crédibles aussi. Le film est finalement plus convaincant lorsqu’il parle de la difficulté pour les adultes de vivre au contact des adolescents.