Encore un Michalik ! Sauf que non, pas du tout.

Le surdoué du théâtre ne signe ici, pour une fois, que la mise en scène. L'histoire est celle des producteurs, petit délire loufoque filmique de Mel Brooks qui date de... 1967, adapté en comédie musicale et qui triompha à Broadway plusieurs années de suite.

N'ayant pas (encore) vu le film de Mel Brooks, n'étant pas féru ni grand amateur de spectacles musicaux, mais en vacances depuis quelques heures et bien décidé à fêter cela, me voici au Théâtre de Paris, comme une énorme quantité de spectateurs (c'est salle pleine depuis plusieurs jours, et pour encore une tripotée de dates).

Ce n'est certes pas très fin. Politiquement plutôt incorrect. Grotesque, ironique, énorme, ahurissant parfois de "mauvais goût", porté d'un bout à l'autre par deux acteurs-chanteurs-danseurs à la personnalité très affirmée, bien aidés en cela par une troupe de comédiens, musiciens, danseurs tout à fait efficaces. Certains passages sont carrément drôles, de par l'écriture, les situations, la mise en scène, l'interprétation. D'autres un peu moins.

Les chorégraphies des bureaux de comptables ou des déambulateurs sont tout à fait réjouissantes, le secrétaire du pire metteur en scène ou l'écrivain admirateur du troisième Reich sont joués par deux comédiens qui en font des tonnes et tout passe... la blonde à la grande bouche est moins convaincante, les scènes du spectacle dans le spectacle, "des fleurs pour Hitler", sont un peu longues... mais l'ensemble se tient tout à fait et remplit sa mission première : divertir.

On a la banane pendant plus de deux heures, il y a un monde fou sur scène, et personne n'est en trop. Les effets de décors restent sobres et ne prennent jamais le dessus sur les artistes. On peut faire la fine bouche, trouver cela sans âme, sans émotions, sans "message"... ou bien se laisser faire et submerger par la bonne humeur constante.

à voir ?