Une expo, tiens ça change du cinoche ou du théâtre. Quoique. Celle-ci, qui s'intitule Saisir le silence, par l'artiste aux multiples talents Hans Op de Beeck, a quelque chose de spectaculaire, incite à la contemplation, développe l'imaginaire, comme le ferait une œuvre de fiction mystérieuse… Cinq salles, cinq univers distincts, qui feront probablement à chaque visiteur (ou spectateur ?) un effet bien différent, selon l'ordre dans lequel on se soumet à leur puissance évocatrice, à leur pouvoir hypnotisant.

 

Trois scènes en trois dimensions évoquent des décors de cinéma, des scènes très réalistes laissées à l'abandon… Il faut accepter de se laisser faire par l'ambiance, parfois la musique, parfois un silence ponctué de minuscules bruits, une immobilité qu'on pourrait croire fragile. Ma préférence va à The Settlement, un ensemble de maisons sur pilotis au bord d'un étang. Il y a là comme une scène qui aurait été dessinée par Taniguchi, avec l'impression de vraiment s'y trouver…

 

 

Deux salles présentent des vidéos d'une vingtaine de minutes qui tournent en continu sur un très grand écran. L'une est visible aussi sur Internet et dévoile comment avec des objets du quotidien on peut créer des scènes d'un réalisme étonnant. L'autre (Night Time) est un rêve éveillé, une suite d'aquarelles en noir et blanc splendides, qui s'animent et font alterner des décors énigmatiques avec des visages formidablement expressifs. La musique envoûtante nimbe le tout, c'est un instant de pure contemplation. Ici, un petit extrait…
L'expo est une oasis de calme, de douceur et de bienêtre, dont on sort apaisé. C'est toujours ça, par les temps qui courent…

A voir encore jusqu'au 31 décembre 2016 !