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Du
chaos viendra la lumière
Le
spectacle ne vous donne pas une seule minute, à
son entame, pour vous habituer au déluge de
paroles, à l'énergie constante, au volume
sonore. Il vous cueille là où vous êtes
dans votre fauteuil confortable, là où
vous en êtes avec votre connaissance de l'histoire
de la Révolution Française, là
où vous en êtes avec vos propres révolutions
esthétiques, artistiques. Il chamboule tout,
votre culture historique, votre sens du récit,
vos idées sur ce que doit être un spectacle
théâtral. Il vous relâche cinq
heures plus tard, pauses comprises, forcément
un peu différent, les oreilles en coton, l'intelligence
en éveil, avec un sacrée envie de comparer
la "réalité" officielle, celle
des livres d'histoire, avec ce que vous venez de voir.
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Pommerat
fait le choix de situer cette Révolution dans
un espace-temps indéfini, prenant un peu (beaucoup)
de 1789, un peu de notre vingt-et-unième siècle
(cette femme qui ne lâche rien, qui ne se renie
pas, n'a-t-elle pas quelque chose de Madame Taubira
?), un peu de nos révoltes de la fin du vingtième
siècle, 68 en tête… Il fait aussi
le choix de donner la parole à ceux qui n'ont
pas laissé leur nom à la postérité.
Mis à part Louis, tous les autres sont désignés
par des noms fictifs ou qui signalent leur statut,
leur rôle dans cette histoire qui fait réfléchir,
qui fait sursauter, qui fait rire (parfois, peu, mais
sûrement).
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C'est
un spectacle âpre, dérangeant, sans concessions,
sans effets à la mode (pas de vidéos,
pas de voiles cachant les acteurs…) et qui remplit
sa mission, redonner un aspect contemporain à
une période fondatrice de notre Histoire, montrer
que cette Révolution ne s'est pas faite en
douceur, qu'elle peut encore tant nous apprendre sur
notre société actuelle, que la confiscation
des pouvoirs par un petit nombre est le plus souvent
catastrophique.
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Pommerat
et ses acteurs, au travers de cette revisite d'évènements
passés, nous disent, d'une certaine manière,
que ce que nous vivons maintenant, en ce début
de vingt-et-unième siècle, est par
bien des aspects, source d'insurrection, et que
les changements profonds de société
ne se font pas en respectant les lois telles qu'elles
sont, qu'il faut aussi avoir du courage, quelques
idées sur ce que l'avenir nous réserve,
et surtout, ne pas avoir peur. L'erreur est humaine,
nécessaire, mais au bout du compte, nos vies
y gagnent.
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