Le foot, comme dirait Jonasz, "ça m'plait plus comme ça m'plaisait". Lui regrettait Kopa et Fontaine, moi c'est plutôt Rocheteau ou Piazza, et beaucoup plus tard, Zidane qui savait danser avec le ballon.
Alors l'Euro, comment dire, c'est même pas l'occasion d'aller au cinéma et de profiter des salles vides, parce que la programmation s'est mise en berne. L'Euro ça me gave.
Pourtant, hier, il s'est passé un truc, et aujourd'hui, ça passe en boucle sur les "réseaux sociaux", comme on dit. Moi, je n'ai pas de "rézocio", mais j'ai trouvé la chose sur internet, et ça prouve la supériorité évidente de la V. O. …
C'est donc un match de foot, entre l'Islande et l'Autriche, il y a match nul, et ça qualifie l'Islande pour la suite de la compétition. C'est déjà un truc énorme, parce que c'est la première fois que cette équipe joue dans une coupe d'Europe ou du Monde. Mais pour l'instant, elle n'a fait que des matchs nuls. Pas nuls, les matchs, hein… Juste l'égalité, le même nombre de buts pour chaque équipe, ça veut dire. Et à trente secondes de la fin, l'Islande marque un but, et remporte le match. Première victoire pour l'Islande dans une telle compétition, donc. Bon, l'Autriche, c'est pas des cadors, c'est pas le Brésil mais quand même, ils ont quelques stars (enfin, il paraît, parce que moi, j'y connais plus rien).
Et le commentateur, pas celui qui cause dans la télé en France, celui-là on s'en fout, il a juste dit qu'il y avait but, que c'était formidable, mais c'était assez posé quand même, donc le commentateur islandais qui vit ça en direct et qui est retransmis là-bas, en Islande où, paraît-il, il n'y a pas un péquin qui fait autre chose que regarder le match, pète les plombs. Mais grave.

 

 

Alors, ses "ya !!! ya !!! ya !!!..." qui doivent dire "oui, oui, oui…", mais pas pour ce que vous pensez, bande de petits malappris (quoique, va savoir), donc ses ya ya ya répétés à l'infini, pas besoin de traduire. Mais la suite, on comprend bien que c'est pas de l'anglais, ni de l'allemand, ni du serbo-croate. Et donc on ne comprend rien. Et on s'en fout ! Ce qui compte, c'est l'émotion, l'intensité, l'énormité de ce que ce type est en train de vivre et de faire vivre à ceux qui regardent. Vous allez me dire, oui… c'est juste un match de foot. Ben je sais pas, justement. C'est certainement plus que ça. Ces gars qui s'appellent tous Trucson, Machinson ou Bidulson, ils représentent un peu plus que la réussite à un jeu de pousse-ballon.
Alors voilà, moi je le dis tout net, je suis pour les Islandais. Ils vont gagner contre l'Angleterre, aux pénos après avoir égalisé à la dernière minute. Ensuite, contre la France, ils vont profiter de l'apathie de nos stars tétanisées par l'enjeu et gagner avec un but d'avance, pour l'Allemagne en demi-finale, ce sera la même chose et ils vont se retrouver en finale, contre…allez, la Hongrie. Ça me ferait plaisir aussi, la Hongrie, avec son goal qui a presque mon âge (enfin, presque) et ma calvitie (mais pas le jogging, faut pas déconner non plus). En finale, ben ils vont perdre contre la Hongrie. Parce que ce serait trop trop trop, de gagner. Ils rentreront chez eux, et feront le tour de l'île acclamés comme les verts de Saint Etienne en 1976, quand ils avaient perdu en finale de coupe d'Europe. On s'en fout, des vainqueurs. Ce qui compte, c'est l'é-mo-tion !
Allez, encore un p'tit coup ? (avec vue sur le monsieur, cette fois-ci)