C'est un petit spectacle, sans grandes prétentions mais
qui assure au maximum et remplit la mission qu'il s'est fixé
: distraire avec intelligence. Soit quatre comédiens, tous
des hommes, qui jouent plusieurs dizaines de rôles, de la
vieille tante farfelue du titre à la jeune fille éprise
de poésie, en passant par un domestique très costaud,
un espion retors, une maîtresse-femme allemande déçue
par son mari, un chien (écrasé), une diseuse de
bonne aventure, un perroquet (si, si, c'est même formidable
!), un cardinal et toutes sortes de personnages incarnés
en une minute, parfois moins, parfois plus, mais toujours avec
les mêmes costumes, et un minimum d'accessoires. C'est d'abord
un sacré numéro d'acteurs : ils sont tous les quatre
absolument géniaux, d'une inventivité incessante
et parviennent à passer d'un caractère à
l'autre en une demi-seconde, s'échangeant les rôles,
sans qu'à aucun moment on ne doute de qui est qui. Performance
étonnante, vraiment. Ces quatre-là nous racontent
une histoire d'initiation sur le tard, ou comment une vieille
dame (très) haute en couleurs emmène son neveu à
la retraite dans le vaste Monde, à la poursuite d'on ne
sait pas trop quoi, au final. Un lingot d'or, une gravure dérobée,
qu'importe, c'est d'un peu d'aventure dont ce neveu timide et
casanier a besoin, et il est servi. Le Monde entier sur une scène
de quelques mètres carré, on y croit, c'est mené
sur un rythme d'enfer, il y a quelques morceaux d'anthologie (vous
y apprendrez comment on peut imiter à la perfection un
perroquet avec un bâton à l'horizontale), des répliques
savoureuses, une absence de morale et c'est très bien comme
ça…
Une
petite bande-annonce...
C'est
au théâtre de la Pépinière
!