Ils
arrivent tous les deux, sans faire attendre le public, qui les applaudit
chaleureusement mais sans non plus en faire des tonnes. Ces deux-là
affichent complet des semaines à l'avance mais ce ne sont
pas (encore) des stars. Sélection du mois sur FIP, concoctant
une musique trans-genre, Ablaye Cissoko est sénégalais,
joue de la kora et chante avec une voix douce et profonde, comme
seuls les Africains savent le faire, Volker Goetze l'accompagne
à la trompette et tire le duo vers une ambiance un peu jazz.
Pas de présentation, pas de clins d'œil, le concert
commence et au bout d'une minute, lorsque la voix d' Ablaye Cissoko
s'élève, on sait qu'on voudra que cela ne finisse
jamais. C'est totalement enveloppant, hypnotisant, lumineux. La
trompette intervient lorsque la voix se tait, chacun respecte l'autre
et les deux timbres se complètent, se répondent, c'est
tout simplement…beau. Ablaye Cissoko salue le public après
deux chansons…
- Salam Aleikoum, d'une voix posée et un peu traînante.
Réponse de quelques-uns dans le public,
- Aleikoum Salam.
- Il fait froid chez vous…
Rires doux dans l'assistance. Plus tard, Ablaye Cissoko et Volker
Goetze parlent entre les chansons, en expliquent certaines, lancent
quelques blagues. Au passage, Ablaye Cissoko remercie la France
d'intervenir au Mali, parce que l'intégrisme, il ne comprend
pas…
A l'issue du concert (quand c'est fini, c'est fini, hein, on ne
revient pas…sauf qu'il y a tout de même deux rappels),
on sort sans s'imaginer qu'ailleurs dans le Monde, il y a des conflits
meurtriers, on vient de vivre un moment tellement paisible…
Rentré au chaud, on se repasse le disque, on pourrait l'écouter
toute la nuit…