Il n'y a pas que le cinéma dans la vie !!!

Dimanche 10 juin 2012

 

J'ai changé de chemin pour arriver à l'école. Je descends à Campo-Formio, je prends un Velib, et je passe par deux petites rues que j'aime bien. Je ne sais pas si c'est plus court. C'est pour éviter de changer à Place d'Italie. Et puis je n'en ai plus que pour quinze jours. Quinze jours de classe avant les vacances. Après, je change. J'irai dans une autre école. Quinze jours avec mes affreux. J'ai eu des merveilles, des chéris, des allumés, des super-gentils, cette année ce sont des affreux. Et c'est même pas affectueux. Ils sont vraiment affreux.

Bref. L'année prochaine, je descendrai aussi à Campo Formio, et là je prendrai aussi un Vélib, en prenant un autre chemin. Pour l'instant je prends la rue du Banquier en me demandant qui était ce banquier, dont la notoriété n'était pas suffisante pour qu'il ait laissé son nom de famille à une rue, si petite soit-elle, mais dont la fonction a tout de même marqué les esprits. Dans la rue du Banquier, il y a sur la gauche en allant vers les Gobelins, une maison, ou un ensemble de maisons assez anciennes, un peu imposantes, cossues, serrées les unes contre les autres autour d'une petite cour ou d'une ruelle d'accès (en passant en vélo, je ne fais que les apercevoir, je ne distingue pas tout). Ces maisons ne devaient pas être celles du Banquier. Plutôt celles de ses employés ? Je n'ai pas vu d'autre demeure plus prestigieuse dans cette rue. Sans doute la maison du Banquier a-t-elle été détruite ?

Ensuite, après un petit passage par l'avenue des Gobelins, je me retrouve dans la rue Croulebarbe. Rien que le nom m'amuse. On dirait le nom d'un pirate. Un pirate parisien. Un pirate qui aurait commis ses méfaits sur la Bièvre. Un pirate de pacotille, qui croulait sous sa barbe. Si je vous parle de cette rue, c'est qu'en haut de cette rue, de l'herbe pousse entre les pavés.
Sous les pavés la terre ? C'est presque aussi bien que la plage. Moi j'aime bien quand l'herbe pousse au milieu des petites routes de campagne, et une balade en vélo sans passer par une de ces voies vicinales, où pour se croiser il faut se mettre sur le bas-côté, ce n'est pas vraiment une balade en vélo… Alors vous imaginez le petit bonheur de passer chaque jour sur des pavés parisiens, des vrais pavés qui vous secouent et vous font perdre la graisse des fesses, et vos dents aussi, éventuellement, des pavés disais-je, entre lesquels le vert d'une petite herbe toute jeune pointe sa printanière ivresse.

Oui, bon, ce n'est qu'un peu d'herbe entre des cailloux taillés.
Mais c'est toujours ça.