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    | ROBERVAL, 
        Robert Vall ? | 
   
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              Vincent Peillon 
              publie 17 études passées sous silence par son prédécesseur. 
              On peut les consulter, là.Vous 
              voyez qui est-ce, Vincent Peillon ? Le nouveau ministre de l'Education 
              nationale. J'ai déjà évoqué sa personnalité, 
              disant de lui beaucoup de bien. 
 
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          Et bien là, il déconne. Il a oublié une dix-huitième 
            étude, qui restera dans l'ombre… Je veux parler de celle 
            qui a été consacrée à la balance Roberval. 
            Ksékséksa ? la balance Robert Val ? Le grand frère 
            caché de Manuel Valls aurait-il une balance, quelqu'un qui 
            lâcherait aux médias des infos croustillantes ?
 Non, non, pas de Robert dans ce petit val, pourtant pas loin d'une 
            vallée de larmes, juste une balance, un de ces machins qui 
            servent à peser. Vous avez, vous, oui vous là qui lisez 
            ceci, une balance chez vous. Certainement. Vous avez la tête 
            de quelqu'un qui aime faire, de temps à autre, un gâteau, 
            une pâte à tarte, une sauce hollandaise. Et puis après 
            l'avoir dégusté, votre gâteau ou votre hollandaise, 
            vous aimez, surtout si vous êtes une fille, savoir combien de 
            kilos il vous reste à perdre avant de remettre le petit pantalon 
            que vous aimez bien… Bref, vous avez au moins une balance, sans 
            doute deux, une pour les grammes de beurre et de farine et de sucre 
            et de chocolat noir 70 pour cent et… gloups je m'arrête, 
            ça donne faim. Et une autre balance, donc, une qui donne les 
            kilos de graisse, de muscles, de chair et de peau douce. (Oui, ça 
            aussi ça donne faim.)
 
 
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          Votre balance, quelle qu'elle soit, doit être 
            du genre "je pose la chose à peser, j'attends une seconde, 
            ou trois, et le résultat de la pesée est visible, soit 
            par affichage digital, soit par l'intermédiaire d'un nombre 
            en face d'une aiguille… ô mon dieu que c'est beau la technologie…" 
            Ensuite, vous rangez votre balance, vous lui changez la pile une fois 
            de temps en temps, surtout quand elle vous annonce, malgré 
            les bourrelets évidents, que vous pesez le même poids 
            qu'il y a cinq ans, lorsque vous étiez svelte parce que vous 
            veniez de faire le régime de la mort qui tue.
 Vous savez ce qu'on leur apprend, à l'Ecole ? Vous savez quel 
            est l'instrument de mesure des masses qui s'étale dans tous 
            les manuels de maths ? la balance Roberval, du nom de celui qui l'inventa 
            (exactement, Gilles Personne de Roberval)… en 1669. D'après 
            Wikipédia (que ferait-on sans Wiki ?), "la balance 
            Roberval comprend un fléau horizontal à trois couteaux 
            avec des bras égaux dont les deux extrémités 
            supportent les deux plateaux. Le déplacement des plateaux est 
            guidé par des tiges verticales liées à un contre-fléau 
            souvent caché dans le socle de la balance. L'ensemble fléau, 
            contre-fléau et tiges verticales constitue un parallélogramme 
            articulé. Lorsque les deux bras du fléau sont égaux, 
            des masses égales placées sur les deux plateaux sont 
            en équilibre. Puisque les tiges qui relient les deux fléaux 
            sont toujours verticales, la force exercée par les masses sur 
            les plateaux est toujours dirigée exactement verticalement 
            vers le bas sans vecteur horizontal. Pour cette raison il est indifférent 
            à quel endroit et à quelle distance du pivot les masses 
            sont placées tant que le parallélogramme est préservé. 
            La balance Roberval intègre en tout six pivots ce qui double 
            les points de friction par rapport à une balance avec plateaux 
            suspendus.
 Pour peser un objet il est placé sur un plateau. Ensuite on 
            ajoute des masses marquées à l'autre plateau jusqu'à 
            ce que les deux plateaux soient en équilibre. la masse de l'objet 
            à peser est alors égale au total des masses marquées 
            - et ceci indépendamment de l'endroit où on les place 
            sur les plateaux."
 
 
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            Si vous n'avez pas tout saisi, voyez la photo, 
              ce sera plus clair. Vous vous souviendrez alors peut-être 
              de votre grand-mère, ou de votre mère, ou même 
              de votre père pour les couples progressistes, se saisissant 
              de cet outil étonnant, pour mesurer les parts de ceci ou 
              de cela à inclure dans la recette de la pâte à 
              madeleines… Ou bien, et même sûrement, le souvenir 
              d'enfance de vos longues après-midi à rêvasser 
              dans un fond de classe primaire, votre regard revenant souvent se 
              perdre sur l'étagère, là, au-dessus de l'armoire 
              qui ne s'ouvre jamais, laquelle étagère, poussiéreuse 
              bien sûr, se voit dotée de cette bonne vieille balance, 
              que la maîtresse descend une fois l'an pour une leçon 
              de "mesure de masses". Et pourquoi qu'elle dit pas "on 
              va peser des trucs", comme tout le monde ? Elles est marrante, 
              avec ces phrases du dix-neuvième siècle, genre, "nous 
              allons mesurer la masse de ce livre…", comme si c'était 
              intéressant, de savoir combien il pèse, ce bouquin… 
              Et masse, pour vous, et selon la période à laquelle 
              vous avez assombri votre imaginaire dans cette école dite 
              de la République, ça devait vous faire penser à 
              la Jeanne Mass, ou bien au groupe de métal Mass Hysteria 
              (ou encore au jeu vidéo Mass Effect, mais là, vous 
              devez être très jeune).
 Après la leçon, la balance qui pèse une tonne 
              (tiens, et comment on pourrait le peser, ce monstre préhistorique 
              ?) est remisée sur l'étagère, au même 
              endroit, dans les mêmes traces de poussière… 
              Plus tard, vous avez découvert que ces choses, élégantes 
              à leur façon, s'appellent des balances Roberval. Ça 
              vous a fait une belle jambe. (Mais si, vous avez des jolies jambes, 
              combien de fois faut-il vous le dire ?…)
 
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          Vous pensez que c'est fini, que cette mascarade 
            n'a plus cours dans nos écoles super modernes, qu'on apprend 
            à notre future élite de la nation à peser sur 
            des balances électroniques ? Que nenni ! Elles sont toujours 
            là, les Roberval. Même que dans les salles des maîtres 
            (les endroits dans les écoles où les instits s'enfilent 
            des litres de café ou de thé et aussi, disent des gros 
            mots à la photocopieuse en pensant que personne ne les écoute), 
            on peut entendre des choses comme "dis, c'est toi qui a la Roberval 
            ? j'ai les poids, et un plateau, mais pas le reste… oui c'est 
            moi qui l'ai, mais la flèche est tordue et il n'y a plus de 
            plateau du tout, je l'ai utilisée en mettant des morceaux de 
            carton…"
 Et oui, dans nos écoles munies d'ordinateurs reliés 
            au monde entier, on y trouve encore des craies qui font de la poussière, 
            des cahiers de travaux pratiques à spirales avec des réglures 
            seyes, des rapporteurs énormes en bois et peints en jaune, 
            et des balances Roberval.
 
 
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          Il faut dire aussi, tout de même, que pour ce qui concerne les 
            ordinateurs, l'école et internet, il y a de quoi se marrer… 
            On fait signer des chartes d'utilisation d'internet à l'école, 
            on interdit les téléchargements, et la création 
            d'adresses mails par les élèves (ça fait partie 
            du programme… mdr !) fait scandale dans les familles, alors 
            que dans le même temps, on entend dans les cours de récré 
            des conversations du genre "tu m'écris sur ma page facebook 
            ? ouais, j'te dirai comment on peut voir des vidéo trop mortelles…" 
            Et nous, avec nos balances Roberval… Allez, Vincent P., bon 
            courage.
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