Juin 2018

 

Trois visages
Jafar Panahi

 

Il est fort Jafar Panahi. Assigné à résidence en Iran, interdit de réalisation, ... il tourne des films quand même, clandestinement ; des films qui gagnent des prix partout dans le monde.
Il est fort et tranquille. Ni le lock, ni le cinéma d'un révolutionnaire énervé. Il manie l'ironie, l'humour et la nuance à merveille. Il regarde ; il écoute ; il ouvre les portes.
Il dénonce bien sûr la violence et l'obscurantisme de la société iranienne, le patriarcat tyrannique, l'hypocrisie ... mais il le fait avec subtilité, non sans témoigner aussi d'une certaine tendresse pour les gens qu'il filme, qui ne sont pas acteurs, qui sont l'Iran d'aujourd'hui.
"Trois visages" est à la fois un témoignage assez brut et en même temps une fable très construite, tragique et poétique. Beaucoup de scènes sont métaphoriques.
Quelques moments magiques, comme l'image furtive de trois femmes qui dansent dans une petite maison à la nuit tombante.
Pas de droit de danser ? je vous emmerde et je vais faire un petit somme dans ma voiture.
Cette liberté-là, elle est un message qui va bien au-delà de l'Iran. On a beaucoup à en apprendre.
Continuez Monsieur Panahi ...


Thierry D. le 16 juin 2018