Août 2012

 

Total Recall Mémoires Programmées
Len Wiseman

 

 

Fright Night, La Colère des Titans, Robocop, La Guerre des Mondes, combien d’autres exemples faudra-il pour comprendre que de nos jours, la palme reviendra à celui qui aura proposé le remake le moins ambitieux ? En reprenant l’idée forte ambitieuse de Paul Verhoeven qui date d’il y a plus de vingt ans, déjà adaptée d’une nouvelle, Len Wiseman choisit une nouvelle fois de tourner le dos au chemin de l’originalité. Ainsi, pour lui soutirer l’épine du pied, il s’arme d’une équipe de talent qui n’a plus rien à prouver (entre Colin Farrell qui replonge dans le blockbuster pur, les reines de beauté que sont Kate Beckinsale et Jessica Biel ou Bryan Cranston, qui cartonne actuellement dans Breaking Bad). Egalement épaulé d’un designer qui transfigure les plus beaux rêves à l’image, un peu comme Jordan Cronenweth (Blade Runner), le réalisateur des deux premiers Underworld et de Die Hard 4 fait ce qu’il sait faire de mieux, à savoir filmer et disséquer les scènes d’action comme personne, pour en mettre plein la vue et ainsi ébahir un public pré pubère. Certains trouveront étonnant de ne pas prendre part au spectacle en 3D. Avec l’obscurité des images, on est juste satisfait qu’il n’ait pas pris cette voie. Passé l’introduction relativement correcte mais toutefois trop rapide, le spectateur se retrouve bien vite mêlé à cette histoire qui tourne à cent à l’heure. Certes, Total Recall 2012 revisite un métrage parfois critiqué pour sa lenteur et son côté ennuyeux par moments, mais le prend trop à cœur, puisque les trois quarts de ses plans diffusent courses-poursuites et tirs de toute part. Un peu ahurissant, voire perturbant. Ressemblant beaucoup à L’Attaque des Clones et à I,Robot, le film aux nombreux clichés se permet, entre quelques cascades, de jouer la trame moralisatrice, empruntée à un certain Fils de L’Homme. C’est ainsi que l’on découvre Bill Nighy dans l’un des rôles les plus sous-estimés du septième art. C’est toujours intriguant de confiner les dialogues d’un grand rebelle sur une seule page. Le film en lui-même n’est pas mauvais, mais contient tant de points négatifs qu’il parvient non sans mal à rebuter les cinéphiles les plus aguerris. De toute façon, comme l’indique le titre, nous étions programmés à l’oublier…

Matthieu H