Juin 2010

La tête en friche
Jean Becker

 

Une histoire simple. Sur un banc de square, elle lui lit les livres qu'elle aime. Et comme une fleur au soleil, Germain s'ouvre à la lecture, quand Marguerite lui lit des phrases, Germain écoute et pose des questions, c'est magique. Gisèle et Gérard très crédibles crèvent l'écran par leur jeu juste, sobre, vrai,film plein de tendresse, délicatesse et pudeur, incroyablement touchant.

Dominique P.


J'avais bien aimé Effroyables jardins, alors je suis allée voir La tête en friche, hélas.
Pas une seconde je n'y ai cru, pas une seconde je ne suis rentrée dans cette histoire qui dégouline de clichés et de bons sentiments comme une glace à la fraise trop sucrée. C'est beau la résilience, mais pas possible à quarante cinq ans.
Tout dans ce film est caricature aromatisée à la sauce psy pour les nuls, Germain (Depardieu) tout d'abord, comment un mec capable de dire sans rire à une femme plus âgée qu'il ne le pensait: c'est dans les vieux pots qu'on fait la bonne soupe.....peut il être ému par les belles lettres. La mère hystérique qui appelle son cher petit "ça", prononcé avec dégoût, mais qui se prive pour lui laisser un héritage, L'instit sadique mal joué par Lespalès et enfin la vieille dame.....qui joue à la vieille dame distinguée et cultivée et bienveillante et résignée. La petite amie, jeune et jolie, qui aime le vieux gros tas crétin, lequel ne fait guère attention à elle.
La fin, c'est même plus glace à la fraise, c'est tarte à la crème et j'en suis venue à souhaiter qu'ils aient au moins un accident de voiture. Même pas.

Elisabeth S.



Je rentre du ciné où j'ai vu "La tête en friche".... Le film ne peut être que bon, vu qu'on y cite "L'enfant de la haute mer" de Jules Supervielle, que j'ai reconnu dès la première phrase. Ce fut un choc à l'adolescence lorsque j'ai découvert la nouvelle et un réel plaisir de l'entendre à nouveau. Pour ceux et celles qui ne croient pas aux pouvoirs des mots, qu'ils lisent ce petit bijou. Au pire des cas, ils auront perdu quelques minutes de leur vie, sinon ils remercieront Jean Becker pour le tuyau.
En parlant de Becker, faut pas aller voir ses films si on n'aime pas les bons sentiments, la capacité à la résilience (heureusement que c'est possible à tout âge, sinon y a plus qu'à se tirer une balle!) et la simplicité. C'est quand même largement la marque de fabrique du réalisateur. Evidemment, ça peut sembler mièvre et trop facile, mais perso, je me suis laissée porter. Et ça faisait longtemps que je ne trouvais plus Depardieu juste.
Je crois vraiment que le pouvoir des mots est de l'ordre de la magie, Gary, Camus, Supervielle ... et redécouvrir cette vérité via le cinéma, ça a de la saveur.

Marie A.