Septembre 2012

 

Resident Evil : Retribution
Paul W.S. Anderson

 

Passés trois bons épisodes et un quatrième qui avait encore su garder le cap et proposer quelque chose de novateur, dont une 3D pour une fois utile au spectateur, Paul W.S. Anderson décide de réitérer l’exploit et d’user encore la franchise jusqu’à ce qu’il ne reste plus de jus dans le moteur. En effet, ce cinquième épisode est clairement l’épisode de trop, ne faisant que reprendre ce qui a fonctionné chez ses prédécesseurs et essayant de revenir aux sources (un résumé complet nous est proposé, le personnage de Léon fait enfin son apparition, Michelle Rodriguez signe son retour). Sans doute est-ce une échappatoire à la confusion qui règne dans cette franchise sans fin ou un moyen comme un autre de récompenser les fans les plus aguerris qui n’ont pas (encore) abandonné cette poule aux œufs d’or. Quoi qu’il en soit, les intentions de départ sont louables mais se révèlent, ô combien prévisible, lamentables. En dépit d’une introduction qui sème encore plus le doute et témoigne d’un total manque de communication entre les scénaristes et le reste de l’équipe, le métrage reste, certes, composé de bonnes scènes d’action, marque de fabrique de la franchise, mais perd en intensité tout du long. Culottés de reprendre de nombreuses scènes des épisodes précédents, les scénaristes nous offrent ainsi quelques belles scènes de ralentis durant lesquelles la sexy Milla Jovovich dans son costume de cuir casse du zombie pour notre plus grand bonheur. Il s’agit là du seul intérêt du film, qui ne s’enfoncera ensuite que dans l’absurdité la plus pure, en partie pour le manque de sérieux au niveau du scénario (notamment pour son montage catastrophique). La conclusion est pourtant simple : comme toute franchise lucrative, elle s’épuise. Il en est de même pour ses personnages : le charisme d’Alice s’éloigne comme un ballon dans le ciel, l’enfant qui la prend pour sa mère se révèle lourde et pathétique, l’équipe de gros bras ne sont que clichés ambulants, sans parler de Sienna Guillory qui frise l’incompétence. Toutefois, ce qu’il y a de plus surprenant dans Resident Evil : Retribution, c’est le complexe qu’éprouve le spectateur en sortant de la salle car, malgré toutes ses faiblesses, le film parvient à les faire oublier au profit de ses forces, pourtant peu nombreuses. Ainsi, pour son image de fin, pour la scénarisation de ses combats, ou pour la reconstitution de l’horreur, cette fois, ça passe encore. Néanmoins, avec toute la bonne volonté du monde, le (prétendu) dernier aura fort à faire pour convaincre.

Matthieu H