Mars 2012

 

Projet X
Nima Nourizadeh

 

 

Suite à la campagne de promotion, je m'attendais à quelque chose de surprenant. Aucune histoire, quasiment pas de dialogue. Trois lycéens veulent faire l'amour, ils organisent une soirée pour faire venir des filles, danses sulfureuses, seins à l’air, alcool qui coule à flot et cachets... et leur soirée tourne mal. Un fantasme qui doit plaire aux ados.


Dominique P.


Suite auX sorties successives de Very Bad Trip et de sa séquelle, ainsi que la banalisation du found footage, lancé par Cloverfield et suivi par Rec et Chronicle, n’importe quel spectateur lambda aurait pu prévoir la sortie prochaine de Projet X. Ainsi, produit par Todd Phillips, à qui l’on doit déjà les deuX premières aventures Very Bad Trip, ce nouveau "projet" cible davantage un public jeune et concerné par le phénomène de société au cœur de ce film : les fêtes de soirée. Mené par un casting inconnu mais doublé en France par les stars du Net que sont Norman Thavaud et Mister V, cette production américaine disposait de toutes les cartes en main pour faire passer un eXcellent moment à ses spectateurs, mineurs pour une bonne part et y cherchant une possible source d’inspiration pour leurs futures soirées. En marge d’une bande-son tout à fait auX normes pour ce type de production, Nourizadeh décide d’y mettre le paquet, en présentant tout à tour ses gazelles stéréotypées mais déclencheuses d’eXtase ainsi qu’un mélange de scènes à l’humour efficace entrecoupées de brusques mais brefs retours à la réalité. Après une eXposition des faits consistant en la préparation de ladite soirée, tout en développant sur le conteXte familial et conjoncturel de nos trois organisateurs, débute une soirée du tonnerre, comprenant nudité, breuvages surdosés et pilules eXpéditives. Une soirée qui fait effectivement partie, comme mentionné dans la bande-annonce, des meilleures que l’on a pu voir jusqu’à maintenant. A travers des acteurs corrects et inspirés, le spectateur ne s’en trouve que plus jalouX de ne pouvoir participer lui aussi à ce carnage culturel eXposant bien le choc des générations, à travers boires et déboires. L’utilisation du found footage justement ne renforce que sa crédibilité et accentue la sensation de rapprochement par rapport auX événements qui nous sont présentés. Avec un élément déclencheur certes tiré par les cheveuX, le conteXte "dégénérateur" ne s’en retrouve que plus réaliste. On pourra par contre reprocher auX scénaristes les clichés multiples qu’ils ont parsemés dans leur métrage (parents inquiets, amie d’enfance perdue puis retrouvée, fin trop accentuée), bien qu’ils aient un statut de détail en comparaison de l’eXcellente soirée que nous venons de passer. En clair, Projet X s’assume totalement et constitue pour le jeune public la référence de ce début 2012. Malgré ses qualités cinématographiques discutables, il remplit totalement son rôle de divertissement. Le cinéma, de temps en temps, c’est aussi ça… Et comme dirait le personnage de Costa (Oliver Cooper), « eh ma minette, surtout, met quelque chose de moulant ».

Matthieu H