Juin 2017

 

Le jour d'après
Hong Sang-soo

 

L'histoire d'un quinquagénaire plutôt laid, antipathique, incapable de sublimer sa vacuité par un réel intérêt pour les autres, mais qui possède un talent, qu'il partage avec beaucoup d'autres de son genre : celui d'attirer à lui des comètes, de préférence de vingt ans ses cadettes.
Une histoire d'une grande banalité, tellement courante qu'elle commence à me devenir insupportable. En séance, j'étais lassée, parfois dégoutée. En sortant, quand on m'a demandé ce que j'en avais pensé, j'ai fait la grimace de quelqu'un qui vomit.
Jusqu'à ce que j'apprenne que cette histoire reflète la vie du réalisateur, qui, comme son personnage principal, sait croiser le chemin des comètes. L'actrice grande et distinguée qui joue le rôle de la lumineuse employée, la Charlotte Gainsbourg coréenne... partage la vie d'Hong Sang-soo. Il aurait quitté sa femme pour elle.
Ça a changé mon regard sur le film, que je me suis mise à aimer a posteriori. Si c'est bien le réalisateur qu'il faut voir dans le personnage principal, alors cela change tout, car il ne fait aucune concession avec lui même. Cela veut dire qu'il sait. Il sait ce que j'ai ressenti en voyant le film. Et il sait aussi que le propre d'une comète, c'est de filer.


H, le 9 juin 2017