Novembre 2012

 

The Impossible
Juan Antonio Bayona

 

D’après une histoire vraie. De plus en plus de films, par manque d’originalité ou pour conquérir davantage de spectateurs, se lancent dans la retranscription de faits historiques, et manquent souvent pour la plupart le coche. Inversement, The Impossible, de l’espagnol Juan Antonio Bayona, s’attaque au tsunami du 26 décembre 2004 à travers une production aux qualités indiscutables. Tournant dans un paradis qui deviendra vite un enfer de ruines et de sang, Bayona choisit l’approche dure et sérieuse pour matérialiser la situation. Corps en décomposition, plaies ouvertes et dureté absolue sont ainsi exposés au regard, et la brutalité de certains plans ne fera que rajouter une touche de sérieux à ce métrage qui n’en manquait pourtant déjà pas. La vague, personnage féroce et impitoyable, se montre sous un air bien meilleur que dans Au-Delà, et s’improvise comme un fléau à part entière. Le film, outre son réalisme, joue également beaucoup la carte émotionnelle. Coupée en deux, la famille dont le film s’inspire n’aura de cesse de d’affronter maints barrages, qui leur feront découvrir la solidarité humaine, l’entraide des uns et des autres et la puissance d’une Dame Nature totalement inépuisable. Pour interpréter cette famille déchirée, Ewan McGregor et la très talentueuse Naomi Watts usent de toutes leurs ressources, pour finalement livrer un jeu d’acteur qui frise la perfection. Un jeu d’acteur très touchant, trouvant son summum dans la bouleversante histoire qu’il recompose. L’émotion à son paroxysme, le choc inqualifiable devant les conséquences de ce véritable traumatisme s’accompagne aussi de tristesse devant un tel carnage. Car, faut-il le rappeler, ce jour a vu la perte de près de 230 000 vies humaines. Un hommage à la hauteur de l’évènement pour un film qui décrochera probablement la Palme du film de l’année 2012.

Matthieu H