Août 2012

Expendables 2: unité spéciale
Simon West

 

Pulvériser, Exploser, Détruire, Anéantir, Massacrer. Ta mission, si tu l’acceptes, sera de comprendre la véritable valeur de ces mots, et de les employer à leur juste valeur. Voilà qui résumerait bien l’ambiance générale d’Expendables. Mais, derrière ces valeurs américaines, quel reste le véritable point fort du film ? La réponse est connue de tous : son casting. Pour ce second opus, Sylvester Stallone, non plus réalisateur mais toujours en charge de recruter de nouvelles têtes brûlées prêtes à tout pour affronter le Mal par le Mal, compose la même team, mais y ajoute le grand Jean-Claude Van Damme, l’invincible Chuck Norris et donne à Arnold Schwarzenegger, « de retour », un rôle plus conséquent. L’histoire, assez basique, démarre comme la précédente, par une mission de routine, avant de prendre par la suite une tournure plus personnelle. Jouant constamment dans l’autodérision, à travers un humour décalé et omniprésent, cette équipe de gros bras gagne ainsi la crédibilité du public, mais se perd tantôt par-ci tantôt par-là dans un labyrinthe de mots et d’idées trop longues pour maintenir l’haleine à son plus haut niveau. Paradoxalement à son humour très grand public, Simon West filme son bébé très durement, expose les cadavres par milliers et use d’une hémoglobine très voyante. Une manière de copier les années 90, tant dans la photographie, très typique, que dans l’exploitation de ses personnages, caricaturés au maximum, surtout pour le grand méchant, comiquement nommé « vilain »… Mais les différences se retrouvent davantage dans la forme, en exploitant pour la première fois un personnage féminin, ce qui a alors pour effet de varier les genres mais de proposer quelques plans qui n’ont rien à faire dans ce genre de production. Car, et c’est là sa véritable reproche, Expendables 2 tente de trop en faire. Certes, les répliques que se lancent l’illustre Chuck et Schwarzy vers la fin font sourire, mais s’ancrent dans une dynamique d’excès et d’abondance, prenant la forme d’un massacre pur et dur d’une durée de dix minutes, où les tirs pleuvent, telle une pluie de grenouilles, et où l’effusion de sang atteint son paroxysme dans l’extinction de toute menace, car le bien triomphe toujours à Hollywood. A travers le carnage auquel le spectateur vient de prendre part, il faut y voir l’audace de Sly, pour avoir réussi à rassembler tant de belles gueules et pour les nombreux clins d’œil qu’il lance ici et là à l’époque qui lui a apporté la gloire. En vue du troisième épisode qui se profile doucement, mercenaires, chargez, tirez.

Matthieu H