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Juillet 2012
The Dark Knight Rises
Démarrant admirablement sa trilogie par Batman Begins il y a 7 ans, et poursuivant le rêve avec The Dark Knight trois ans plus tard, Christopher Nolan remet le couvert pour The Dark Knight Rises, comblant ainsi l’attente tant éprouvée de ses fans, une publicité qui se poursuivra, tragiquement, même après sa sortie. Ainsi, explosant à nouveau le budget du film pour atteindre un montant colossal, et dirigeant un casting dont la renommée n’est plus à démontrer (entre les stars montantes que sont Anne Hathaway, Tom Hardy ou Joseph Gordon-Levitt ou les déjà admirés Morgan Freeman, Gary Oldman et Michael Caine, sans parler de notre petite frenchy Marion Cotillard), l’inventeur d’Inception met le paquet pour nous en mettre plein les yeux. Suite à une introduction relativement complexe mais qui parvient rapidement à montrer l’envergure monstre de ce projet, exposition qui permettra, entre autres, de dévoiler une VF complètement à la masse, Nolan lance son dernier bébé comme il l’avait fait pour le précédent, en dévoilant son méchant, une brute épaisse sans cœur, stratège comme pas deux, Bane. Mais ce troisième opus, plus philosophique que les deux premiers, s’intéresse davantage à l’homme qu’au héros. Cœur du métrage, Bruce Wayne prend pour une fois l’avantage sur « le » Batman. La suite n’en sera que plus forte. Construisant lentement mais sûrement leur château de cartes, les frères Nolan peignent avec respect et ambition la chute d’un homme, sa reconstruction, son renouveau. Une retranscription intéressante, entrecoupée des plans machiavéliques de Bane, son alter ego, en pleine puissance et ne doutant de rien, et de la finesse, douce mais sournoise, de Selina Kyle, sous les traits d’une Anne Hathaway plus que ravissante. Le retour de l’homme chauve-souris se fait d’ailleurs attendre, mais s’avère, ô combien, déclencheur d’exaltation, en partie pour la musique extraordinaire de Hans Zimmer. La seconde partie du film retranscrit la décadence de Batman suite à un combat des plus réussis avec Bane, et la prise de pouvoir de ce dernier, menant à l’embargo de Gotham. S’éloignant un peu plus du mythe créé par DC Comics, Nolan prend alors quelques libertés, que nombreux critiqueront pour leur manque de réalisme, entre autres. En effet, bien que la prise de pouvoir de Bane reste, certes, grandiose, les scènes allouées à Christian Bale, en plein doute face à ses démons intérieurs, lassent de par leur longueur. Les retournements de situation finaux, à double tranchant, témoignent également d’une réelle difficulté de la part des scénaristes à maintenir le cap. Comment le grand Christopher Nolan en arrive-t-il à massacrer des scènes aussi importantes ? Pourquoi retrouve-t-on les clichés du genre, normalement absents d’un métrage de cette envergure ? Dès lors, en dépit de ses dernières images, rivalisant de surprise pour la plupart, The Dark Knight Rises se retrouve victime de sa propre publicité. Trop attendre d’un métrage peut conduire à la déception. Toutefois, pour l’épopée fantastique que nous a fait vivre Christopher Nolan, pour sa capacité à pondre un film aussi complet sans trop de casse, pour la conclusion d’une saga aussi vaste, on pourra dire, fièrement, « j’y étais ». Matthieu H |
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