Juin 2012

 

Un bonheur n'arrive jamais seul
James Huth

Qu’ont en commun Brice de Nice, Hellphone, Lucky Lucke et Un bonheur n’arrive jamais seul ? La réponse est simple, ils ont tous été réalisés par James Huth. Ainsi, de par les antécédents plus que moyens du réalisateur, il était normal de craindre pour son dernier bébé. Allait-il aussi essuyer des critiques médiocres et s’enfoncer dans un box-office déjà tant dominé par les productions américaines à fort budget ? Fort heureusement, il y exception à la règle. A-t-il appris de ses erreurs passées ou a-t-il complètement changé son équipe de production ? Là n’est pas la question, à nous d’analyser cette comédie française, sortie sur les écrans courant juillet 2012, mettant en vedette le drôlissime Gad Elmaleh, qui commence à enchaîner les rôles outre-Atlantique (Tintin, Jack et Julie), ainsi que Sophie Marceau, dans un tandem que tout oppose mais que tout va réunir. L’histoire est très simple de premier abord, tout le scénario se base sur le coup de foudre. Notre cher humoriste, qui enchaîne les aventures d’un soir, tombe sous le charme de la belle, bien évidemment ex-femme de son patron, à travers une scène qui joue volontairement la carte du cliché, entendons par là regards qui se croisent sous une pluie diluvienne, premiers sourires, suivi d’un petit rayon de soleil. Un choix qui, si l’on réfléchit, s’avère plutôt bon, pour corroborer avec l’ambiance du film, tout en montrant que cette histoire ne peut que fonctionner, « comme dans les films ». L’humour, quant à lui, est très efficace puisqu’il occasionne de nombreux fous rires dans la salle, un peu en raison des mimiques elmaliennes, mais aussi pour ses gags, aussi inattendus que recherchés. Cependant, le titre, ce qu’il mentionne avant tout, c’est la présence de nos chers enfants. Le contact entre les acteurs passe bien, quelques plans sont tout à fait corrects, l’homme qui les détestait apprend à les apprécier pour finalement les aimer. Un changement de cap complexe mais bien retranscrit. Multipliant également les références cinématographiques (on ne compte plus les posters de Casablanca, de West Side Story ou de Chantons sous la pluie, ainsi que les clins d’œil à Alien ou à Jurassic Park), l’équipe s’amuse à parsemer son récit d’images tant agréables que savoureuses. Jusque là, le film semble parfait. Quelques tâches viendront toutefois polluer un scénario pourtant bien travaillé. Première, et non des moindres, le film est trop long. Plus de deux heures pour une petite comédie vite faite, bien emballée, ne se range très certainement pas du côté des points forts, de même que la longueur de certains plans, davantage soporifiques que dynamiques. Le personnage de François Berléand, élément perturbateur de tout un récit, se révèle froid, agaçant et sans intérêt. Rajoutons-y quelques blagues par-ci par-là, qui tombent à plat, et qui renforcent cette volonté de trop bien faire. En bref, cette production made in France nous fait passer un agréable moment, un bonheur [partagé qui] n’arrive [malheureusement] jamais seul…


Matthieu H