Octobre 2024
The Apprentice
Ali Abbasi
J’ai bien aimé
ce film traité comme un documentaire, qui donne à voir l’apprentissage
de Donald Trump dans les années 70’s et 80’s. Donald
Trump mal aimé par son père, humilié régulièrement
et proche de son frère et de sa mère, qui progressivement
sous la houlette d’un mentor sulfureux et brillant va se faire une
nouvelle philosophie manichéenne de la vie (les killers vs les
losers).
On voit un Donald Trump romantique tomber amoureux d’Ivana, réussir
en affaire puis perdre tous ses principes moraux.
Ce n’est pas un biopic, c’est assez prenant dommage que le
personnage principal soit tout de même très antipathique.
Isabelle E-C, le 12 octobre 2024
C'est un documentaire.
Une plongée anthropologique sur un monde inconnu. Ça pourrait
être sur la reproduction des crevettes ou sur la survie des acariens
dans un sac d'aspirateur. Là, c'est sur la construction de l'empire
immobilier et politique de Trump. Franchement, c'est intéressant
; effrayant... et presque risible de cynisme, d'outrances et de vulgarités...
mais intéressant ! Et la jeune crevette pleine d'avenir, de pouvoirs
et d'argent est fort bien interprétée.
Thierry D. le 27 octobre 2024
Que cherche t-on dans
un biopic ?
Deux biopics en deux jours. Sur la photographe Lee Miller mercredi et
sur la jeunesse de Donald Trump jeudi.
Bien que le premier sujet m'intéressait beaucoup plus, une réalisation
trop conventionnelle empêche, pour moi, ce film de sublimer la vie
incroyable de cette femme photographe dans les années 40.
Une femme qui défend une photographie non complaisante, une image
qui heurte sur la réalité de la guerre et de ces disparus.
Malheureusement, les traits sont trop appuyés sur ces univers masculins
(la guerre et la photographie) et sur la bluette avec son futur mari.
Malgré le côté beaucoup plus superficiel du personnage
de Donald Trump, le réalisateur par son sens du rythme, sa musique,
le mouvement et le grain de l'image nous entrainent dans une ascension
fascinante.
Ainsi la plongée, compliquée dans les affres de la guerre
dans le film de la réalisatrice Ellen Kuras, devient passionnant
dans l'univers corrompu de l'établishment New-yorkais d'Ali Abbasi.
L'ambiance et l'esthétique ressemblent parfois à l'univers
de Scorcese ou de Kubrick, on s'y sent mal à l'aise mais toujours
curieux, là où le travail sur l'artiste Lee Miller propose
finalement à revoir les images animées de ces photographies.
Attention, pourtant le film est loin d'être dépourvu d'intérêt.
Le jeu de Kate Winslet et la dernière partie sur la découverte
des atrocités de guerre, presque sans dialogue, sont poignants
et montrent que l'économie d'effets et la froideur du compte rendu
donnent souvent plus de sens et de compréhension sur l'indispensable
utilité du combat de l'artiste.
La différence entre les deux films se joue peut-être aussi
dans la liberté que l'on se donne pour traiter un sujet. Coller
aux faits (récit) ou accentuer la fiction ? Retranscrire ou extrapoler
?
En tout cas, à la sortie de ces 2 biopics, je sors avec la conviction
profonde que le traitement est au moins aussi important que le sujet traité.
Une vie ordinaire ou crapuleuse peut être ainsi magnifiée
à l'écran là où une vie de courage et de don
de soi, sans laisser de marbre, n'imprègne pas les cerveaux à
la hauteur de l'engagement de leur protagoniste.
Enfin, je sors de la salle et j'ai deux autres biopics que j'ai revus
récemment et qui me reviennent tout de suite en mémoire
pour les mêmes raisons que ceux que je viens de voir.
L'Abbé Pierre de Frédéric Tellier, à la réalisation
soignée mais qui m'avait laissé comme pour Lee Miller, un
sentiment de déjà vu dans la forme, la narration, la chronologie,
la construction du rebondissement. Et le Gainsbourg ( Vie héroïque)
de Joann Sfar, dans une forme beaucoup plus débridée, foutraque,
l'idée d'un conte qui ne souhaite pas suivre une quelconque recherche
pour percer à jour les méandres de l'artiste mais au contraire
de s'abandonner aux rêves les plus fous le concernant.
Guillaume C., le 11 octobre 2024
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