Mai 2012

 

American Pie 4
Jon Hurwitz, Hayden Schlossberg

 

Cela faisait presque dix ans que l’on n’avait pas entendu parler de Steve Stifler, de Jim Levinstein, de Paul Finch ou encore du Sherminator. Les fans en rêvaient, Jon Hurwitz et Hayden Schlossberg l’ont fait : ramener à la vie la Dream Team d’American Pie. Ainsi, après 3 épisodes totalement délurés, nos amis ont mûris, se sont posés et ont commencé leur vie d’adulte. Toutefois, sous les apparences, l’étiquette du mâle est encore bien ancrée, en particulier pour notre ami Stifler, toujours aussi pervers et prêt à s’en mettre sous la dent. Les premières minutes, ramenant le mythe culte à la vie, en s’attardant sur tous les protagonistes de la franchise, est un réel plaisir. Accompagnée d’une bande-son à la mi-rock mi-dance, la bande à Jim se retrouve cette fois pour la fête des anciens du lycée, ce qui donnera droit, fort heureusement, à de multiples scènes comico-sexy, retrouvant presque leur effet d’antan. Car même si les gags sont toujours aussi bons, le goût de réchauffé est bien présent, l’effet surprise s’estompe et l’humour perd un peu de son efficacité. En guise de pilule contre l’ennui, la très belle complicité entre les acteurs et leurs retrouvailles fait largement effet. Surfant plus sur le contexte actuel des choses (Facebook, Twilight et l’iPhone font désormais parti du show), l’ambiance reste intacte et les multiples clins d’œil qu’ont dissimulés les réalisateurs dans le film, dont le retour des personnages à différents moments clés, rendent le tout plus agréable. On pourra regretter la maturité trop accentué de Jim et de quelques amis, qui ne feront que perdre le spectateur dans une nostalgie des premiers, où l’heure de la fête reflétait largement plus l’esprit de la franchise. Se terminant sur une note des plus douces, American Pie 4 pourra néanmoins se vanter d’inverser une certaine tendance qu’avait prise la franchise dès ses débuts. Ainsi, la sortie de ce 4ème film rajoute un peu de beurre dans les épinards au vue des autres films du genre qui ne parviennent jamais à obtenir le statut de film culte. Inférieur aux deux premiers mais dans la veine du troisième, l’American Pie de 2012 perd de son succès, certes, mais conserve ses vertus hormonales. C’est tout ce qu’on lui demande.


Matthieu H