Juillet 2012

 

The Amazing Spider-Man
Marc Webb

 

Sorti il y a 5 ans seulement, le dernier volet de la trilogie de Sam Raimi faisait, certes, moins bien que ses deux précédents préquels, mais parvenait toujours à faire de l’homme araignée un rendez-vous incontournable en période estivale. C’est donc avec beaucoup de surprise que Sony Pictures annonce un reboot, avec de nouveaux acteurs, un nouveau réalisateur et, surtout, une nouvelle histoire. Ainsi, après son excellent (500) jours ensemble, Marc Webb prend les paris et réussit bien malgré lui à redorer le blason d’un troisième opus au goût amer. Bien que le niveau du premier ne soit pas atteint, cette nouvelle production met le paquet et vise haut, très haut, en commençant par des effets spéciaux aux qualités indiscutables. Le souci du détail est impressionnant, la photographie soignée, la vitesse d’exécution spectaculaire et le rendu final s’avère magnifique. Dommage que sa 3D sombre et inutile ainsi que l’apparence du Lézard viennent entacher une qualité visuelle jusque-là presque parfaite. Côté bande sonore, James Horner assure aussi sa part du gâteau, puisque l’adéquation entre son et images ne permet aucune critique. En effet, les notes de piano accompagnant les moments de tension, rappelant les vieux thrillers qui traînent au fond du placard, sont à glacer le sang. Dans la forme, c’est donc un travail plus que réussi. Mais qu’en est-il dans le fond ? Là encore, la surprise est totale. Le jeune acteur qu’est Andrew Garfield, découvert dans Boy A, redonne un bon coup de souffle au personnage que représente Peter Parker. Moins stéréotypé, plus fidèle aux comics, son jeu d’acteur oscillant entre la comédie pure est dure (humour relativement correct, soit dit en passant) et le sérieux face au Dr Connors (interprété par un Rhys Ifans plutôt bien exploité), Andrew Garfield met fin au débat entre partisans et opposants. Emma Stone, elle, joue la carte du charme face à une Kirsten Dunst pourtant plus expérimentée. Scénaristiquement, l’opération tient la route, les temps morts se comptent sur les doigts de la main, temps morts qui ne brisent pourtant pas l’intérêt du spectateur. Enfin, et c’est là le véritable point fort du film, quelques images continuent de divaguer dans nos têtes une fois la projection terminée, et ce, malgré une fin bâclée qui fait pâle figure en comparaison de l’introduction, fer de lance de ce nouvel opus. Une scène post-générique récompensera les plus patients, un peu à la manière des derniers Avengers. Cette scène, bien que faible en révélation, ne fait que rajouter encore davantage d’intérêt pour sa suite, qui s’annonce déjà exceptionnelle. Bilan, nous assistons là au meilleur film de 2012 pour le moment. L’arrivée de The Dark Knight Rises prochainement nous sortira-t-il de notre Toile ?


Matthieu H