Le divorce à hauteur d’enfants…
avec ces mots, on pourrait croire que tout est dit, mais ce n’est
pas tout à fait le cas. Avec des partis pris de mise en scène
simples mais efficaces, les deux réalisateurs parviennent à
insuffler une grande douceur dans des scènes qui sont, au fond,
terriblement violentes moralement. L’utilisation du hors champ
et les ellipses temporelles n’ont rien de gratuit et n’ont
pas d’autre fonction que de servir le récit, en lui donnant
plusieurs sens possibles, en interrogeant le spectateur… La
douleur des adultes, le regard incisif des enfants mais aussi leur
désarroi, l’étirement du temps à l’intérieur
d’une poignée de secondes où tout bascule (la
scène où la mère apprend la séparation
à sa fille, une petite splendeur toute simple), tout cela est
très finement montré, avec pudeur, émotion, intelligence.
C’en est même parfois trop plein d’esprit, de retenue,
de douleur contenue ; on voudrait alors une explosion, un déchirement,
des cris… Mais l’âme du film, c’est le personnage
de Yuki, frêle et décidée (comme dans une autre
petite splendeur de scène, lorsqu’elle repousse son billet
d’avion en disant qu’elle n’ira pas vivre au Japon).
Et cette douce et fragile fermeté, on la retrouve tout au long
de cette œuvre pas tout à fait comme les autres, qui a
quelque chose à voir avec les bandes dessinées de Taniguchi,
élégante, profonde, délicate et finalement bouleversante…
La
bande annonce
Un
extrait...
Un
autre...