Les yeux de sa mère

Thierry Klifa

L'histoire

Un écrivain en mal d'inspiration infiltre la vie d'une journaliste star de la télé et de sa fille danseuse étoile pour écrire à leur insu une biographie non autorisée. Pendant ce temps, en Bretagne, un garçon de 20 ans, Bruno, qui habite avec ses parents, ne sait pas encore les conséquences que toute cette histoire va avoir sur son existence...

Avec

Catherine Deneuve, Géraldine Pailhas, Nicolas Duvauchelle, Marisa Paredes, Marina Foïs, Jean-Marc Barr, Jean-Baptiste Lafarge, Gilles Cohen

Sorti

le 23 mars 2011

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

La sourdine sur le mélo

 

C’est presque un film choral, avec une poignée de personnages reliés les uns aux autres sans toujours le savoir, les uns par la filiation, les autres par l’amour de la même personne…
Le récit produit au début un sentiment de confusion légère qui se dissipe assez vite, la structure restant plutôt classique, sans audaces, sans distorsions, sans ellipses particulièrement troublantes. Et c’est sans doute ce traitement un peu lisse qui rend l’ensemble du film comme en deçà de son histoire. Il y avait de quoi en faire un grand mélo à tiroirs, une sorte d’Almodovar à la française. C’est peut-être la présence de Marisa Paredes qui fait probablement penser au metteur en scène espagnol, mais pas seulement : le personnage qui relie tous les autres garde une grande part de son mystère et de ses préférences sexuelles (en a-t-il, d’ailleurs ? en cela il est très almodovarien), les milieux dans lesquels évoluent les protagonistes, exposés au public, ont aussi été dépeints, dans "Kika", "Tout sur ma mère" ou "Parle avec elle", pour ne parler que de ceux-là.
Les acteurs ont une certaine sobriété (Géraldine Pailhas de plus en plus intéressante de film en film…) et pourtant arrachent des émotions, peut-être un peu faciles au vu des situations, mais réelles.
Mais cette retenue, dans le jeu et dans la mise en scène, vient poser sur le film une sorte de voile trop pudique, d’où la passion est comme étrangement absente. On aurait aimé des cris de désespoir ou de joie, un déchirement, une exaltation. L’histoire permettait tout cela mais Thierry Klifa, sans doute par peur de se faire accuser de surenchère et de pathos, a laissé la sourdine sur le mélo.

 

 

Vos commentaires pour ce film

L'histoire est lente et embrouillée, je suis resté indécis pendant de longues minutes à me demander qui faisait quoi, et quels étaient les liens familiaux. 1) Catherine Deneuve, une fille-mère qui devient mère tardivement 2) Géraldine Pailhas, la fille de sa mère qui a du mal à l'être 3) Marina Foïs, la mère d'un enfant (qui n'est pas son enfant) sur le point de quitter le nid familial. Le puzzle se met petit à petit en place et nous suivons l'évolution des trois femmes et tout ce que permet le mélo. Dommage que l'on oublie de nous donner plus de renseignements sur les motivations de Mathieu (Nicolas Duvauchelle), et ce qu'il va devenir. Trop inégal comme un sentiment de quelque chose d'inachevé.

Dominique P, le 30 mars 2011


Al1, tu as oublié la scène la plus almodovarienne du film, celle où Géraldine Pailhas se fait renverser par une moto sous la pluie alors qu'elle attend Deneuve, véritable pendant à la scène d'ouverture de Tout sur ma mère avec... Marisa Paredes.
Moi j'ai été plutôt happé par cette histoire malgré le personnage de Duvauchelle dont on ne comprend pas vraiment les motivations.
Et Géraldine Pailhas est toujours très juste.


Hamel, le 30 mars 2011

 

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