Ça commence très
mal, avec un petit déjeuner en famille tendance Ricorée,
image d'Epinal du bonheur idéal américain. A vomir.
On leur mettrait des baffes, à ce couple beau et tendre et
à leurs deux fi-filles jolies et bien élevées,
avec du caractère mais fragiles (une des deux est asthmatique…).
Après, ça va mieux, il y a du chaos dans l'air, des
voitures et des villes détruites, de la décroissance
à plein tube, des zombies de série B (n'écoutez
pas la campagne de pub parlant de recherches inédites sur
les manières de se déplacer ou de manger de ces créatures,
un zombie est un zombie, c'est à dire une sorte de mort-vivant
qui fait peur mais qui fait bien rigoler aussi, surtout celui à
la fin qui claque des dents, c'est à la limite du fou rire,
et même pas nerveux…) et notre petite famille navigue
dans cette petite apocalypse, symbolisant les bons américains,
méritants, courageux, individualistes (enfin, pas tout à
fait, ils font ami-ami avec une autre famille, latino parce qu'il
faut montrer qu'aux USA, on accueille l'émigré. Bien
propre sur lui, l'émigré, quand même).
Bref, évidemment, le père américain ne sombre
pas. Il faut dire que c'est Brad Pitt. A la fois McGyver, James
Bond, Rambo et le scientifique de Jurassic park. Il est beau, intelligent,
super malin, super fort, avec le sens de l'humour, aimant sa femme
et ses filles (et l'Humanité aussi au passage), il pilote
les avions, il soigne une amputée, il fait le psychologue,
il a le sens du sacrifice, il fait même du vélo (non
!? si…)
Voilà, le scénario qui paraît au départ
d'une banalité basique prend un peu de poids en cours de
route, tout en restant compréhensible pour tout un chacun,
la mise en scène privilégie le spectaculaire, s'embrouille
un peu dans les scènes d'action (bien, la caméra qui
s'affole lorsque tout part en vrille, mais il serait préférable
que l'on comprenne ce qui se passe…) et semble plus maîtrisée
dans les scènes intimistes.
Au passage, les grandes photos impressionnantes de villes en cours
de destruction que l'on voit dans le métro et ailleurs, à
part quelques métropoles américaines de seconde zone,
ne sont que des publicités mensongères, on ne voit
pas Rome ou Paris aux prises avec les zombies, ou bien de façon
très, très, fugitive (une seconde pas plus).
Pendant tout le temps de la projection, il y a un petit plaisir
parce que l'histoire, globalement, se tient (à de multiples
invraisemblances près, mais il s'agit d'un film de zombies…)
et se trouve à peu près correctement racontée,
mais à l'issue de la séance, il ne reste pas grand-chose…