Une heure trente de projection,
mais lorsque le générique de fin déroule, on
a l’impression d’être là depuis cinq heures.
Cette réalisation thaïlandaise, construite sur la base
fragile du post-tsunami, a pourtant plusieurs atouts pour séduire.
Les images parviennent à rendre compte de l’atmosphère
de ruines, plus morales que matérielles. La musique donne à
ces images une étrange beauté, en jouant sur le décalage,
l’inquiétude. Quelques scènes d’un onirisme
léger apportent une touche poétique à l’ensemble.
Mais les deux personnages n’ont que bien peu d’intérêt,
leur histoire ne décolle jamais, on reste terriblement en retrait,
la somnolence guette, l’ennui est profond. Les longueurs que
l’on trouvait au début à la limite de l’hypnotisme
paraissent de plus en plus lourdes au fur et à mesure de l’avancée
du film. Chaque fondu au noir pourrait annoncer la fin, le récit
déjà bien distendu finit par se découdre totalement
et l’issue prétendument tragique arrive dans l’indifférence
la plus totale. À ranger aux côtés d’une
autre œuvre surcotée et ennuyeuse au possible, Still life.