Le loup-garou a des poils au cou,
l’escalier du château a vaguement de quoi faire peur (on
a tout de même l’impression d’avoir déjà
vu cela une bonne dizaine de fois), mais, mais il y a Emily Blunt…
Benicio Del Toro a quelques poils en trop, et hurle tout à
fait comme il faut (au premier ouh !!!!, on hésite entre le
fou rire et la consternation, au dixième on se demande ce qui
l’a poussé à accepter le rôle), mais, mais
il y a Emily Blunt…
Les doigts arrachés, les décapitations, les morsures
bestiales déclenchent plus le dégoût que la peur,
la relation père-fils de vaguement ambiguë et source de
mystères, bascule inexorablement dans le grand guignol (l’aspect
marionnette est d’ailleurs renforcé par un récit
bien connu, décliné sans variantes ni surprises), mais,
mais il y a Emily Blunt, sa fragilité apparente, ses regards
émus, assez loin tout de même de la vierge effarouchée
et proie désignée.
Au bout du film, on se prend à rêver à une histoire
où elle serait la figure centrale, démêlant elle-même
la malédiction familiale… Elle est l’unique intérêt
de ce garou à effets (spéciaux et autres), mais sans
effets sur les sens, juste un peu poilu.