Winter’s bone *

Debra Granik

L'histoire

Ree Dolly a 17 ans. Elle vit avec son frère et sa soeur dont elle s'occupe. Quand son père sort de prison et disparaît sans laisser de traces, elle n'a pas d'autre choix que de se lancer à sa recherche sous peine de perdre la maison familiale, utilisée comme caution. Ree va alors se heurter au silence de ceux qui l'entourent.

Avec

Jennifer Lawrence, John Hawkes, Kevin Breznahan, Dale Dickey, Sheryl Lee

Sorti

le 2 mars 2011

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Blues en forme de conte (et vice versa)

 

C’est un poème lent et triste, une série d’épreuves terribles qui fait passer une jeune fille à l’âge adulte. Un poème gris bleuté, traversé par quelques rayons d’un soleil d’hiver déprimant que l’on ne rencontre jamais dans un film américain… ou presque !
L’histoire a moins d’importance que le personnage principal, interprété (et comment !) par Jennifer Lawrence, au visage innocent, presque poupin, et pourtant déjà buté, au regard intense, avec une présence formidablement terrienne et néanmoins quelque chose d’un ange.
Le contexte est assez stupéfiant (sans jeu de mots), dépeignant quelques familles exténuées vivant dans des taudis et tentant de survivre grâce à la fabrication de drogues. Ce commerce n’étant jamais montré, on ne retient que leur misère, sociale et morale, dans une Amérique rurale sans ordinateurs ni portables, une Amérique oubliée, en marge, qui pourrait sortir tout droit d’un roman de Stephen King… L’horreur qui en découle n’a rien de fantastique, mais pas tout à fait réaliste non plus. Quelque chose entre les deux, comme un conte réel, où la jeune fille cherche son père jusqu’en enfer, rencontrant des ogres sans dents mais tout aussi effrayants et des sorcières sans potions mais qui sont capables de vous terroriser. Il y a aussi une bonne fée et quelques êtres bienfaisants mais ceux-ci portent en eux une telle ambiguïté que le salut ne peut venir, en fin de compte, que de l’innocente, "pure et dure", comme elle-même se décrit…

 

 

 

Vos commentaires pour ce film

C'est un film fort, prenant, ambigu, comme ses personnages, décrivant une Amérique que l'on ne voit pas souvent. Une Amérique qui ressemble à certains coins bien de chez nous, mais ici on ne sait pas filmer ça et on s'en fout, on préfère gloser à l'infini sur le nombril de nos bourgeois et nos bobos.
Le film est profondément terrien, ancré dans le réel, rien d'une fable, rien de fantastique. La mention à Stephen King me semble tout à fait juste par contre. Effectivement, il sait comme personne raconter les bouseux, les ratés, les coins paumés d'une contrée où avoir une arme semble tout à coup une évidence. Tout le monde salue Jennifer Lawrence, il faudrait rajouter une mention très spéciale à John Hawkes qui interprète l'oncle si humain finalement et qui reste pourtant terrifiant, comme le film finalement.


Marie A, le 11 mars 2011


ça y est ! Je viens de compléter une boucle : celle de voir tous les films nominés à l'Oscar du meilleur film en 2011 (Le Discours d'un Roi, 127 heures, Black Swan, Fighter, Inception, The Social Network, Toy Story 3, True Grit, Tout va bien the kids are all right et maintenant Winter's Bone). On y retrouve Jennifer Lawrence (Le complexe du Castor) et Garret Dillahunt (Terminator, la série), entre autres. Personnellement, je peux comprendre la nomination à l'Oscar de la meilleure actrice, mais le film ne mérite amplement pas sa nomination. Ce n'est pas mauvais, mais de là à le nominer pour la plus belle des récompenses, non.

Matthieu H, le 6 janvier 2012

 

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