On a déjà vu ce genre
de situation dans le cinéma indépendant américain,
une situation familiale douloureuse dont le (très) fragile
équilibre vole en éclats lorsque un élément
extérieur vient en perturber les habitudes et les fausses certitudes…
Il n’y a pas de réelle surprise dans ce récit
intimiste, centré sur trois personnages brisés, en morceaux,
qui tentent, à l’occasion de leur rencontre, de vivre
à nouveau, d’espérer, de trouver un sens à
leurs existences. La mise en scène, sans grandes idées,
se contente de suivre ces trois-là à un tournant de
leur vie. Et les émotions suivent, peut-être de façon
un peu convenue, mais il y a du plaisir à pleurer (!) avec
eux, de désespérance ou de joie. Les retrouvailles entre
le mari et sa femme frôlent la scène parfaite, il n’y
a là rien de vraiment déstabilisant mais qu’est-ce
que c’est doux !
Les trois acteurs (dont un Gandolfini génial qui joue enfin
autre chose qu’un mafioso quelconque) se complètent admirablement,
on croit en leurs personnages, ils semblent investis dans leurs rôles
et interprètent avec finesse leurs résistances et leurs
mutations, le tout sans lourdeur, sans en faire trop, sans effets
grandiloquents.
Un petit film tendre sur de grandes douleurs, une sorte de baume apaisant
sur des cœurs à vif, ça ne révolutionne
pas le cinéma, ça fait juste du bien…