Wadjda *

Haifaa Al Mansour

L'histoire

Wadjda, douze ans, habite dans une banlieue de Riyad, capitale de l’Arabie Saoudite. Bien qu’elle grandisse dans un milieu conservateur, c’est une fille pleine de vie qui porte jeans et baskets, écoute du rock et ne rêve que d’une chose : s’acheter le beau vélo vert...

Avec

Waad Mohammed, Reem Abdullah, Abdullrahman Al Gohani, Ahd, Sultan Al Assaf

Sorti

le 6 février 2013

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Liberté contre religion

 

Savoir qu'un film saoudien sort sur les écrans, c'est à peu près comme si on annonçait qu'une station de ski s'était ouverte aux Pays Bas. Le cinéma n'existe pas en Arabie Saoudite. Et le film ne sera pas vu dans son pays d'origine, puisqu'il n'y a pas de salles de projection... Il faut souhaiter qu'il circule sous le manteau (sous le hijab...) sous forme de DVD ou autre.
Dans un pays où les femmes sont moins bien considérées que des meubles, il est donc surprenant, et même stupéfiant que ce premier film saoudien de l'Histoire du cinéma soit réalisé par une femme. La réalisatrice raconte qu'elle a, au cours du tournage à Ryad, été obligée de se cacher plusieurs fois, en raison de l'hostilité de ceux qui n'acceptaient pas qu'elle puisse travailler au milieu d'hommes.
Et bien sûr, l'histoire que le film raconte est portée par les femmes... l'une est en devenir, toute jeune adolescente, voulant un vélo pour être l'égale des garçons, mais pas seulement, le vélo n'est évidemment qu'un prétexte (pas choisi au hasard, le vélo étant interdit aux jeunes femmes, celles-ci pouvant y perdre leur virginité...) Ce que Wadjda recherche, c'est l'égalité entre les sexes, la liberté pour les filles, la fin de l'asservissement par les hommes. L'autre personnage principal est sa mère, soumise aux traditions, trompée pas son mari en toute légalité (la polygamie est de mise en Arabie Saoudite) et qui finit non pas par se rebeller ouvertement, ce ne serait pas crédible, mais par comprendre et admirer sa fille...
Le récit est assez simple, certains diront simpliste, relativement prévisible, mais on sent une grande sincérité dans le propos et comme le film n'a pas été tourné dans un autre pays, tout ce qui est montré semble très réaliste, sans caricatures. Du coup, l'ensemble est non seulement intéressant, mais aussi émouvant. La très jeune fille qui joue Wajdja est formidable, sa volonté, sa gouaille et son désir de liberté emportent le spectateur.
On en ressort avec la conviction (mais peut-être l'avait-on bien avant…) que les religions, quelles qu'elles soient, sont terriblement enfermantes, pour les hommes comme pour les femmes. Cependant, les deux sexes ne sont pas égaux, il n'existe pas de religion monothéiste où le dieu unique serait du genre féminin, c'est étrange, n'est-ce pas ? Dieu, quelle invention formidable ! Quel instrument d'asservissement superbement efficace ! Quelle négation de l'humanité…(oui, je sais, je suis un mécréant intolérant)

 

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