Soit d'une part, un jeune homosexuel
à Cuba de nos jours, qui rêve de jouer les travestis
dans des cabarets. Soit d'autre part, son père, ancien boxeur,
ayant rompu toute relation avec son fils depuis son enfance, et
qui revient comme par miracle, juste pour interdire à son
fils de faire ce dont il rêve. Soit, enfin, sa mère
adoptive (ou presque), qui est en fait un homme, travesti lui aussi,
et qui joue le rôle de protecteur-trice. L'histoire réunissant
ces personnages n'a pas beaucoup d'intérêt, elle est
cousue de fil doré (à défaut de blancheur),
tout y est tellement attendu que rien ne surprend, ni ne choque.
Pourtant, les numéros de cabaret ont de la gueule, l'acteur
qui joue le jeune homme est parfait, très décoratif
et capable de donner quelques émotions. Malheureusement,
c'est du cinéma grand confort, qui ne trouble ni n'offusque,
alors que son sujet même devrait générer quelques
ambiguïtés, quelques retournements de personnages. On
attend du Zoé Valdés du point de vue du scénario,
on récolte une romance hollywoodienne pas mal filmée,
mais beaucoup trop lisse.