The visitor *

Marc Forster

L'histoire

Un professeur d'université qui se rend à New York pour participer à une conférence, trouve un jeune couple dans son appartement.

Avec

Richard Jenkins, Haaz Sleiman, Danai Jekesai Gurira, Hiam Abbass


Sorti

le 29 octobre 2008

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Bouleversement de vie


Mais qui est-ce donc, ce "visitor" ? Titre à multiples sens, tant sont importants les bouleversements de vie pour les quatre personnages. Chacun re-visite à sa façon l’existence de l’autre, chacun est donc le visiteur de l’autre. D’une certaine façon, le film fait penser au très beau "Never Forever", où là aussi, il était question de la rencontre entre immigré clandestin et américain(e).
Cette confrontation est ici d’abord traitée sur un mode idyllique, une communion d’esprits à la limite de l’improbable, mais très émouvante. Puis, lorsque les ennuis surviennent, le ton devient plus amer, et on y rappelle quelques vérités aberrantes sur la situation des sans-papiers (aux Etats-Unis, mais c’est aussi valable pour l’Europe).
Tout cela est filmé avec une grande pudeur, l’émotion est trouvée sans la forcer, il y a une grande dignité chez tous les personnages, peut-être même un peu trop grande : on aimerait parfois qu’il y ait une certaine grandiloquence, une plus grande âpreté, que le désespoir soit montré de façon plus crue. "Le silence de Lorna", par son scénario, y parvenait. Ici, on est ému, on est touché par la légère révolte des personnages, on est en empathie avec eux, mais on peut aussi être agacé par cette douceur voulue, cette façon un peu trop jolie de montrer les choses.
Il n’empêche, Richard Jenkins fait des miracles, caché derrière ses lunettes, parvenant à incarner l’ennui, le repli sur soi, la soumission aux conventions ; puis sans presque rien faire, il fait sentir la métamorphose intérieure d’un homme.

   


Vos commentaires

Pour faire suite à ton commentaire, je n’ai pas vu « Never Forever » mais par contre ça m’a fait penser à « La vie des autres » avec cet homme qui renaît du plus profond des cendres de son propre ennui et de la léthargie qu’était devenu son quotidien. Dans la vie des autres, il se voit obligé de remettre en question ce qu’il est, ce en quoi il croit. Là il doit plus radicalement se remettre à vivre et à ressentir. Cela passe par le clandestin qui devient son ami, la mère de celui-ci et … la musique. Ce n’est pas parfait, il y a quelques facilités, mais c’est un joli moment de lumière.

Marie-Ange O. le 16 décembre 2008

 

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