Vincere

Marco Bellocchio

L'histoire

Dans la vie de Mussolini, il y a un lourd secret que l'histoire officielle ne raconte pas : une femme, Ida Dalser, et un enfant, Benito Albino, conçu, reconnu puis désavoué...


Avec

Giovanna Mezzogiorno, Filippo Timi, Fausto Russo Alesi

Sorti

le 25 novembre 2009

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

L’Histoire n’aime pas les émotions

 

Au vu des images en noir et blanc des discours de Mussolini, on peut se demander si ce sont de véritables images d’archives, ou bien des reconstitutions, tant le personnage est caricatural, son phrasé emphatiquement ridicule, la cohérence du propos particulièrement ténue. Mais non, il ne s’agit pas de fiction, ce sont des prises de vue (et de son) tout ce qu’il y a de plus réel. Cela dit, le clown sinistre actuellement chef du gouvernement italien n’est pas moins inquiétant, et plus près de nous, citoyens français, on pourrait se poser quelques questions à propos de la dangerosité d’avoir un fou furieux comme président…
Le propos est bien plus large dans ce film de Bellochio, qui renoue avec la tradition des grandes fresques italiennes, mêlant l’Histoire du pays avec les destins personnels de quelques personnages bien choisis. On peut voir dans le destin de cette femme amoureuse rejetée jusqu’au néant une allégorie de tous ceux et de toutes celles qui se sont sentis trahis au plus profond d’eux-mêmes. Trahison politique, sentimentale ou morale, qu’importe, le film traite de tout cela. Vaste programme, dans lequel il se perd parfois, risquant la confusion et l’éparpillement. Des séquences poétiques, inspirées, visuellement splendides ne sauvent pas toujours le récit qui souffre d’une complexité pas toujours bien maîtrisée. On voudrait s’intéresser d’avantage à cette femme (jouée avec conviction par Giovanna Mezzogiorno, aux yeux renversants) meurtrie, piétinée par les bottes de l’Histoire, réduite à l’état de folle parce que son choix de clamer la vérité la condamne. Mais le poids du temps qui passe, avec d’incessants retours vers la réalité politique, empêche de s’attacher complètement au personnage qui peine à trouver une universalité.
Au final, on ne ressent pas l’émotion énorme que le sujet pourrait engendrer, la longueur fait même que parfois, l’ennui est palpable…

 

 

 

 

 

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