Deux frères et une sœur
se retrouvent autour du père dans la maison familiale dont
un drame ancien a brisé la quiétude… il y a
aussi la très jeune fiancée de l’un des frères,
un bougon aigri regrettant le temps passé, la sœur est
quand à elle devenue une actrice célèbre, un
médecin jeune et séduisant passe régulièrement
dans la maison… pas loin, rôde un amoureux secret de
la sœur actrice… même si nulle part dans le générique
il n’est fait mention de Tchekhov, comment ne pas y penser
(Vania, par exemple) ? La nostalgie du temps passé, l’ironie
mordante qui relativise cette nostalgie, les jeunes qui souhaitent
vivre sans le poids des souvenirs mais qui ne peuvent pas s’en
affranchir, on pourrait croire le scénario et les dialogues
(très écrits) adaptés du dramaturge russe.
Même si elle est moins politique et sociale que d’autres
œuvres de Guédiguian, cette villa ne renouvelle pas
pour autant la façon d’opérer du réalisateur,
les acteurs fétiches sont au rendez-vous, le lieu de l’action
bien connu, l’impression de retrouver un univers familier
est très nette, jusqu’au jeu un peu figé, presque
hiératique de certains (Ariane Ascaride en particulier),
et pour le coup, manquant vraiment de naturel. Mais c’est
la marque de fabrique de Guédiguian, on sait donc à
quoi on s'attend, il n’y a pas de surprise, pas de prise de
risque de la part du réalisateur et de son équipe,
cela fait du bien sans bouleverser.