La vie domestique

Isabelle Czajka

L'histoire

Juliette n’était pas sûre de vouloir venir habiter dans cette banlieue résidentielle de la région parisienne. Les femmes ici ont toutes la quarantaine, des enfants à élever, des maisons à entretenir et des maris qui rentrent tard le soir.
Elle est maintenant certaine de ne pas vouloir devenir comme elles.

Avec

Emmanuelle Devos, Julie Ferrier, Natacha Régnier, Laurent Poitrenaux, Héléna Noguerra

Sorti

le 2 octobre 2013


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Ere glaciale

 

Comment réussir à ne pas ennuyer le spectateur en réalisant un film sur l'ennui ? Quatre femmes, et avec elles beaucoup d'autres on l'imagine, vivent dans des maisons spacieuses et modernes, dans une résidence luxueuse où tout semble glisser, les voitures, les soucis, les sentiments, les pensées… Elles n'exercent pas d'activités professionnelles puisque leurs maris ont des métiers passionnants et rémunérateurs, elles se contentent de se recevoir pour un café dans la matinée, d'aller faire des courses, de gérer la vie domestique, de recruter des baby-sitters ou des jeunes filles au pair et éventuellement d'avoir un aperçu de la vraie vie, celle qui se déroule en dehors de leur Éden, en s'activant dans le caritatif ou assimilé. La description de tout cela pourrait donner lieu à une amusante satire, un regard acerbe sur cette vacuité régressive… mais la gravité prend vite le dessus car l'ennui et le mépris affiché par les hommes créent des dommages irréparables.
Si l'on s'en tient à cet état de fait social et psychologique, on pourrait vite passer à autre chose, de quoi se plaignent-elles, ces privilégiées ? Si cette vie ne leur convient pas, vraiment pas, elles n'ont qu'à revenir à des contingences plus en accord avec la réalité de la majorité de la population, en divorçant, en allant pointer à Pôle Emploi, en habitant dans un deux pièces dans un ensemble de logements sociaux… Mais si l'on parvient à extrapoler la situation, il y a plus de profondeur qu'on ne croit et se dire que le bonheur ou juste l'absence de malheur (soyons modestes) ne réside pas dans les biens matériels (bien qu'ils y contribuent, tout de même…) mais dans les relations humaines, amicales, amoureuses, familiales. La description de cette microsociété est glaçante et finalement atteint son but, tout est dans le paraître et les bonnes manières, et pourtant l'agressivité et la malveillance sont bien présentes, à mots couverts. Sous le fard, la solitude et la mélancolie.

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