Les maniaco-dépressif
ont un nouveau nom (enfin, pas si nouveau que ça...), ce
sont des bipolaires. Appellation moins stigmatisante, et qui correspond
sans doute un peu plus à une réalité de surface
: un jour au top, le lendemain sous la vague. Compliqué pour
l'entourage. C'est ce que montre le film, mais pas seulement.
Agnès Jaoui s'en donne à cœur joie dans le rôle
de la mère bipolaire, enfantine, exaltée, exubérante,
capable de passer de la joie pure à la colère noire
en 3 secondes, insupportable. Puis, un peu par miracle, compréhensive
et douce, délicate, aimante, lumineuse. Cette transformation
répond aux impératifs du scénario. C'est cinématographique,
émouvant et prenant, mais peut-être pas très
réaliste.
William Lebghil fait (très bien) le fils dévoué
mais qui n'en peut plus, portant sa mère comme un poids,
et qui, par la grâce du récit tendance "ensemble
c'est tout", s'adoucit et regarde les choses (en l'occurrence,
sa génitrice et ses problèmes) avec de plus en plus
de bienveillance et de tolérance.
C'est dire si l'histoire est attendue et prévisible... mais
l'émotion est là et bien là. Des seconds rôles
assez formidables (le pote fidèle et bonne pâte, l'amoureuse
pêchue, la grand-mère dépassée...), des
très jolies scènes mère et fils, et une ironie
latente tirent le film vers le haut, ni comédie, ni drame,
simplement une histoire qui aurait peut-être encore gagné
en simplicité et en délicatesse avec un aspect un
peu moins cahiers des charges à propos de la bipolarité.