On dirait que les filles improvisent
d’un bout à l’autre du film, alors qu’en
réalité, pas du tout, il y a un scénario, des
dialogues écrits, un récit prévu à l’avance,
ce qui n’est pas évident, voire même assez incroyable…
On a souvent l’impression qu’une caméra a été
laissée dans un appartement occupé par des colocs et
qu’on a oublié de l’éteindre. Cela donne
parfois des scènes vraiment drôles, des instants de grâce,
quelques échanges pleins d’énergie, des répliques
percutantes, mais hélas noyés dans une bouillie sonore
où tout le monde parle en même temps et lorsqu’on
parvient à saisir quelques dialogues, on ne peut qu’être
consterné par le niveau terriblement bas de plafond des différentes
interventions. Il y a bien sûr une spontanéité
extraordinaire, une crédibilité infaillible, mais on
attend pendant une heure et demie qu’une histoire se développe,
ou que les personnages dépassent le cadre des filles qui n’arrêtent
pas de raconter n’importe quoi en fumant clope sur clope et
en se bourrant la gueule. En sortant, on a en mémoire (pas
très longtemps) quelques répliques (dont le cultissime
"qu’est-ce que tu fous ? parce que là, j’suis
chez moi, et à part rien foutre, j’ai rien à foutre"),
la voix rauque de l’une des actrices, pas vraiment charmeuse
mais ayant un petit quelque chose en plus, et puis on peut aussi avoir
une petite migraine après avoir subi l’énergie
très énervée de toutes ces filles dont on aimerait
qu’elles aient de véritables problèmes dans la
vie, histoire de les calmer ou mieux, de les faire grandir…