Vice Versa

Pete Docter

L'histoire

Au Quartier Général, le centre de contrôle situé dans la tête de la petite Riley, 11 ans, cinq Émotions sont au travail. Lorsque la famille de Riley emménage dans une grande ville, avec tout ce que cela peut avoir d’effrayant, les Émotions ont fort à faire pour guider la jeune fille durant cette difficile transition.

Animation

Sorti

le 17 juin 2015


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Dedans dehors

 

Non mais c'est quoi ce titre ? "vice versa"… et pourquoi pas "pile ou face" ? "nuits et brouillard" ? "Chapi Chapo" ? Le titre original, "Inside out" ne se traduit pas littéralement : dedans dehors… (quoique) mais quelque chose comme "à l'envers".
Tant de films américains ne prennent pas un titre français lors de leur distribution de ce côté-ci de l'Atlantique, celui-ci aurait pu, aurait dû conserver cet "Inside out" qui en dit bien plus que ce stupide "Vice versa". C'est un détail, mais c'est les vacances, et on peut s'attarder sur ce qui n'est pas essentiel… non ? Et puis pour un film qui montre l'esprit (pas le cerveau, non; l'esprit, vraiment…) de l'intérieur, qui lui donne une matérialité, on aurait pu faire un effort…
C'est donc un nouveau Pixar, avec du Disney dedans, ou bien un nouveau Disney, avec du Pixar à l'intérieur. Un peu "Inside" et un peu "Out"…
Côté Pixar, la qualité de l'animation, la profusion d'idées, le rythme échevelé, ces personnages poétiques un peu fous (Bing Bong, l'ami imaginaire). Côté Disney, la mièvrerie (si, si) du discours global sur les valeurs, famille, amitié, honnêteté, bêtises (bien sûr, il en faut des bêtises, même dans un monde parfait)…
Franchement, comme dirait l'autre, le film fait passer un bon moment, c'est frais, coloré (peut-être un peu criard, à la limite de l'indigestion dans le monde de l'esprit), vif, sans faiblesses dans le récit (malgré quelques petites baisses de rythme et impressions de tourner en rond, mais c'est peanuts), intelligent, comme une introduction à la psychologie (ou à la psychanalyse, c'est vous qui voyez) ludique et drôle. Quelques aspects sont même carrément intéressants, comme la nécessité de la tristesse (tiens, "la nécessité de la tristesse", ça ferait un bon titre de roman, pour Kundera ou un autre), tout ce qui concerne la construction de la personnalité, le rangement des souvenirs, l'oubli définitif, et l'idée qu'en chacun de nous, un sentiment domine les autres (bon, pour moi, c'est clair, c'est pas la joie !...).
Ces aventures dans le monde de l'esprit parviendront-elles à captiver les enfants ? En dessous de sept ou huit ans, c'est peu probable. Après, c'est une histoire de maturité. Certains, peut-être, ne feront pas la liaison entre ces personnages et les sentiments qui animent la petite fille (maître al1, c'est quoi, un sentiment ? t'es pas dans la m… quand un bout de machin te pose ce genre de questions…), d'autres trouveront que ça manque de bagarres et de poursuites et qu'il n'y a pas de méchants bien définis.
Les spectateurs adultes (ou adolescents) sont sans doute mieux servis que les enfants, avec beaucoup de références à des notions un peu trop sérieuses… Mais ces mêmes adultes pourront aussi être un peu déçus et même agacés, par tout ce sentimentalement correct.

Vos commentaires pour ce film

Un petit ciné en famille et comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule ;
Pixar est de retour.
Quand mon grand gars m'a demandé dernièrement quel était le meilleur film de ces 15 dernières années, j'ai répondu spontanément Wall E, même si Toys Story 2 est dans mon souvenir presque aussi bien, grâce à Randy Newman ... mais je n'aurai jamais pensé à Rebelle, et je m'étais faite à l'idée que Pixar, depuis Disney, c'était cuit.
Et puis nous sommes allés voir Vice Versa.
Ça commence moyen. Le court en complément de séance est franchement cul-cul, et les prouesses graphiques ne changent rien. On est loin des joueurs d'échecs ou des oiseaux sur la ligne téléphonique.
Pour le film, pour certains à la maison, ça manque de baffe. Mais il me semble que c'est mauvais signe : ils sont désormais un peu vieux, et ils ont oublié la baffe que tu te prends quand tu déménages !
L'idée centrale du film est courte et futée. Nous sommes dans le cerveau d'une demoiselle de 11 ans et sa personnalité se construit. Nous avons donc une héroïne, et comme femme, j'aime ça. Nous avons une aventure scientifique et j'aime ça. Nous avons une vision du temps qui passe et ... c'est pareil ! et comme tout le monde j'ai écrasé ma larme.
Le scénario est bien ficelé, et même si la progression dramatique est sans surprise, il y a suffisamment de péripéties pour éviter l'ennui. Les différents personnages sont bien cernés et surprenants. Le graphisme, la palette d'animation variés. Une scène de souvenir où l'on voit patiner en parallèle l'enfant et le sentiment de joie fait sentir l'habilité des animateurs.
L'idée majeure du film fait du bien : détruire pour reconstruire, flirter avec l'oubli, oublier pour grandir, quitter le manichéisme, mélanger les émotions, la tristesse fait du bien. Comme les premiers Disney on n'édulcore pas. On souffre, on pleure pour avancer.
Les dernières minutes sont comme un bouquet final, avec une mention spéciale au chat.
C'est tout ce que j'aime au cinéma.

Agnès L, le 21 juin 2015

 


Moouaih, c’est un film pour les quilles ! ça manque de baffes.
Pour le bouquet final, mention spéciale également au conducteur de car.


Bruno P, le 21 juin 2015

 


 

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