Au regard du "pitch",
de la bande-annonce, de la rumeur favorable, on pouvait s’attendre
à une comédie énorme, un peu lourde certes, mais
décapante et sans interdits.
Mais pour faire une bonne comédie, il faut une mécanique,
un enchaînement, des rebondissements, une sorte de suspense,
une inquiétude même légère. Et de tout
ça, il n’y a rien, ou presque. Le film tient sur l’idée
de départ : une bande de gugusses qui n’ont rien de très
original se réveille au lendemain d’une soirée
dont ils ne savent plus rien. Le meilleur moment est cet instant-là,
lorsqu’ils émergent et qu’ils découvrent
leur chambre d’hôtel dans un état plus qu’étrange,
avec toutes sortes de choses et d’organismes vivants disparates
et totalement improbables. On a alors hâte de savoir comment,
pourquoi, par quels enchaînements diaboliques ils en sont arrivés
là.
Malheureusement, tout sera expliqué par une seule raison, qui
n’a rien de drôle, et toutes les péripéties
de la nuit, abracadabrantes, ne sont pas liées les unes aux
autres ou très peu. Leur révélation est amenée
sans finesse, sans imagination. Pourtant, chaque scène prise
individuellement, a quelque chose d’amusant, les personnages
sont contrastés et auraient pu donner naissance à encore
plus de délires. Il y avait là un gros potentiel, inexploité
dans son ensemble, à commencer par les diverses rencontres,
un ex-boxeur très connu, un malfrat asiatique inénarrable,
une strip-teaseuse en mal d’affection et autres petites réjouissances
déçues.
Ce n’est pas un very bad film, mais ce n’est pas non plus
un very good amusement, loin de là.
