Les films vietnamiens distribués
en France sont rares, voire très rares. Celui-ci, malheureusement,
ne donnera sans doute pas l’envie d’en découvrir
d’autres. Les vertiges du titre sont surtout ceux donnés
par l’absence de rigueur dans le récit. On met un certain
temps à identifier les différents personnages et leurs
relations, familiales ou amicales, et lorsque l’on croit avoir
bien cerné l’ensemble, on se rend compte qu’en
réalité, on s’en moque un peu. Les images léchées,
à la poésie un peu vaine, impriment au film une ambiance
particulière, moite et humide (qu'est-ce qu'il pleut !), cotonneuse,
léthargique jusqu’à l’ennui… L’atmosphère
ainsi posée, on aimerait que se développe une histoire,
ou au moins que les personnages prennent de l’épaisseur.
Ceux-ci restent très flous, on saisit mal leurs aspirations,
leur évolution. Pourquoi le chauffeur de taxi passe-t-il son
temps à dormir, pourquoi la fille du voisin aime-t-elle tant
l’eau, pourquoi la jeune mariée s’est-elle retrouvée
avec un homme aussi insignifiant… La fin surprend, non pas à
cause de ce qu’elle montre, mais plutôt parce qu’elle
intervient sans qu’on s’y attende, "tiens c’est
fini ?" entend-on dans la salle, cela aurait pu continuer, cela
aurait pu s’arrêter bien avant. Etrange d’objet
artistique, plus ennuyeux que vertigineux.