Le vent se lève

Hayao Miyazaki

L'histoire

Jiro rêve de voler et de dessiner de magnifiques avions. Mais sa mauvaise vue l’empêche de devenir pilote, et il se fait engager dans le département aéronautique d’une importante entreprise d’ingénierie en 1927. Son génie l’impose rapidement comme l’un des plus grands ingénieurs du monde.


Animation

Sorti

le 22 janvier 2014


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Ode aux machines de guerre

 

Après la vision de ce film ultime de Miyazaki, la question se pose : qui est ce Jiro, le personnage principal du récit ? Renseignement pris, il s'agit d'un véritable ingénieur en aéronautique qui fut à l'origine de la conception de plusieurs avions de guerre. Mais quel drôle de démon a donc touché le vieux maître pour que celui-ci, en guise de dernière œuvre, de testament, livre au public un vulgaire biopic à la gloire d'un inventeur de machines à tuer ? Aussi sympathique soit-il, doux avec ses proches, touchant, il passe tout de même le plus clair de son temps (au moins dans le film) à tracer des plans dans le but de construire des petites merveilles technologiques qui pourront réduire en poussières d'autres avions (on s'en moque) et, plus grave, la vie de centaines de milliers de personnes qui n'ont rien demandé à personne. Quoi de plus désespérément destructeur qu'un avion de guerre ? Dans Porco Rosso, il en était déjà question, mais les personnages étaient purement imaginaires et l'histoire montrait clairement l'absurdité des combats. Ici, les allusions à la guerre qui approche sont plutôt légères et à aucun moment Jiro ne songe à suspendre ses recherches pour que son avion soit plus rapide, plus léger… plus meurtrier. Au contraire, il laisse sa femme malade suspendre son traitement pour qu'elle soit à ses côtés (enfin, c'est beaucoup dire, quelques heures par nuit) et qu'elle puisse l'aider moralement. A la toute fin, la seule image de la guerre et de ses dégâts montre un cimetière…d'avions. Et les humains là-dedans ? Alors, Paul Valéry et sa philosophie (on n'en entendra qu'une phrase, plutôt sibylline), pardon aux puristes, mais on s'en balance totalement. Et cet ingénieur a beau avoir du génie, il n'inspire aucune empathie. Il pourrait être écrasé par ses propres prototypes, on se dirait, chouette, il n'en fabriquera plus.
Ah oui, bien sûr, c'est un Miyazaki et c'est donc magnifique, les couleurs, l'animation, les détails, ça fourmille de partout, un vrai régal pour les yeux… (pas pour les oreilles, entre la lourdeur de la musique (il paraît qu'on y entend du Schubert ? j'ai dû dormir…) et la fausse bonne idée de faire les bruits d'avions…à la bouche : repérable et assez ridicule)
Certains personnages se rapprochent des créatures fantastiques et drôles des films précédents, d'autres disparaissent sans que l'on comprenne vraiment pourquoi, d'autres encore sont fadasses et n'apportent pas grand-chose (la femme de Jiro, un de ses amis ingénieurs,…), il semble que le récit, tout en ellipses, ait aussi quelques failles (Jiro paraît soustrait d'une enquête de la police militaire ? Et ensuite ?), et puis, mis à part les rêves, il n'y a aucune fantaisie, aucune raison de s'émerveiller.
Dis, Monsieur Miyazaki, tu ne nous referais pas un autre dernier film ? Une belle histoire pleine de surprises, d'ambigüité, d'images qui feraient travailler l'imaginaire ?
Parce que là, ton Jiro et ton vent qui se lève, qu'est-ce que ça m'a énervé et déçu…

 

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Fin janvier, une merveille de lumière sombre, de paradoxe ambulant, d’intelligence dans un multiplexe ; un biopic sentimental : le vent se lève de Miyazaki. D’accord, j’étais conquise avant même d’entrer dans la salle, mais tout de même, quelle merveille ! (c’est une redite assumée) La description du Japon du début du XX°, la nature, la règle à calcul, les rêves, cette grande culture classique (Schubert, Thomas Mann, Paul Valéry) les évocations de Monet, la glorification de la technique, le sens de l’histoire, l’horreur quotidienne, la petite histoire dans la grande, le rythme du film, la lumière, la beauté de la mariée, l’humour simple, la revanche du duralumin, les nuages … tout m’enchante et me touche. Un film aérien sur nos vies qui passent, nos amours anéanties, la monstruosité de ce monde. S’il le faut, je t’en écrirai des pages !
Ah si. Y’a un bémol : la chanson de la fin ! toujours aussi cata.

Agnès L, le 27 janvier 2014

 


Le vent se lève est un film aérien.
Mais c’est aussi un film autobiographique (il suffit de lire les différentes critiques) un film dans lequel les moments forts sont aussi des moments ferroviaires. Tous ces trains sont sans doute aussi un hommage-souvenir de la Nuit Américaine, c’était il y a 40 ans. Ferrand-Truffaut conclut : "Je sais, il y a la vie privée, mais la vie privée, elle est boiteuse pour tout le monde. Les films sont plus harmonieux que la vie, Alphonse. Il n'y a pas d'embouteillages dans les films, il n'y a pas de temps morts. Les films avancent comme des trains, tu comprends ? Comme des trains dans la nuit. Les gens comme toi, comme moi, tu le sais bien, on est fait pour être heureux dans le travail de cinéma "
On reste dans la nostalgie, dans du Souchon.
Allez j’arrête pour l’heure


Agnès L, le 27 janvier 2014


Le Vent Se Lève est un film de Hayao Miyazaki, réalisateur japonais, sorti en salle le 22 janvier 2014.
Il raconte la vie de Jiro Horikoshi, ingénieur aéronautique de génie. Le film biographique commence alors que celui-ci est assez jeune (une dizaine d’années environ) mais la majorité de l’intrigue se déroule alors qu’il a 25 ans à peu près, et décrit tous les évènements historiques clés qui mèneront Jiro à la création du Zéro. Du séisme de Kantô en 1923 à son mariage avec Naoko Satomi en passant par la grande dépression de 1929.
Par rapport à d’autres films de Miyazaki, comme Le Voyage de Chihiro ou Le Château Ambulant, la part d’imaginaire est bien moins importante en durée. Malgré ça, pour le développement de l’histoire, le rêve, notamment avec le modèle de Jiro, l’ingénieur italien Giovanni Caproni, reste primordial.
Ce film est vraiment beau. Les paysages dessinés par Miyazaki sont tour à tour somptueux, glauques, aveuglants de lumière, noirs et très sombres. Les nuages notamment m’ont marqué.
On sent l’influence européenne sur son travail. De l’Allemagne, forcément liée au Zéro par des raisons historiques, mais aussi aux travers des morceaux de Schubert écoutés, voir chantés par les personnages. Puis, moins présente dans le scénario, mais tout aussi importante dans le dessin du réalisateur japonais, l’influence des impressionnistes, notamment par la peinture de Naoko sur la montagne, peignant des paysages champêtres par traits et points de couleurs.
Voili voilou.


Gabriel P, le 27 janvier 2014

 

De belles images, de la poésie...mais je n'ai pas retrouvé la fantaisie de Princesse Mononoké, du Voyage de Chihiro, de Totoro. Ce film est ancré dans le monde réel et, seuls les rêves du jeune ingénieur apportent une touche de folie. Quand on n'est pas passionné par l'aviation, il manque quelque chose pour être tenu en haleine. Les 2 heures du film semblent s'étirer mollement, une pointe d'ennui se fait sentir même si, quelques jours après ce visionnage, une envie d'en savoir plus sur le Japon me titille.

Irène D, le 28 janvier 2014

 

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