Upgrade

Le point de départ de l'histoire reprend des thèmes bien connus de la SF et du polar sombre : un homme est désespéré (et handicapé sévèrement) à la suite d'une agression dans laquelle il a perdu sa femme, le tout dans un monde marqué par les avancées technologiques qui donnent aux humains des ajouts High-tech, faisant d'eux des assistés et pour certains d'entre eux, des semi-machines (à tuer, le plus souvent), sans oublier la fracture très classique entre nantis et exclus (juste suggérée ici). Bien sûr, le héros est réfractaire à ce type de progrès : il répare des vieilles voitures pas du tout informatisées. L'agression dont il est victime cache quelque chose de plus vaste qu'un crime crapuleux, n'importe quel spectateur l'aura deviné, et au fond de l'avant-dernier tiroir dévoilé, se trouve une nouvelle trappe, faisant aboutir le récit vers un peu plus de finesse que ce que le début pouvait laisser croire.
Pas mal, se dit-on en sortant de la projection, et on n'en est pas si loin, en ce début de vingt-et-unième siècle. Le film, avec ses effets spéciaux somme toute assez sobres et son côté trash à l'ancienne, est finalement en adéquation avec sa morale, tout en ayant une certaine fascination pour ces prétendus progrès que sont l'intelligence artificielle, la réalité virtuelle, la médecine de remplacement. Allez, les humains, encore un petit effort, et nous aurons une société comme celle décrite dans Matrix (ça fait rêver, hein ?). Cet Upgrade pourrait d'ailleurs en être un prequel.