Ce sont deux filles qui s'ennuient
un été au Québec, l'une plus que l'autre, cette
dernière étant un peu plus à l'aise avec les
garçons et se posant sans doute un peu moins de questions
sur l'existence. Nicole, celle qui s'ennuie le plus, n'est pas exactement
un personnage de cinéma attirant l'attention. Pas de passion
autour d'elle, pas de passion en elle, juste un doute sur ce qu'elle
fait là, à ce moment-là, avec les personnes
qui l'entourent. Le film a donc un peu de mal à exister,
d'autant que le récit est à peu près inexistant.
Pourtant, il y a une sorte d'humour de la désespérance
légère, comme lorsqu'on fait remarquer au personnage
principal, Nicole, donc, 22 ans, qu'elle ne devrait pas rester si
près du four à micro-ondes, qu'on peut devenir stérile…
d'abord Nicole n'a pas l'air de vraiment écouter, et puis
très doucement, elle finit par s'approcher du four à
micro-ondes. Ce sont ces petits riens qui donnent le sel du personnage.
Nicole qui se bat avec l'antivol de son vélo, Nicole qui
vole des vêtements sans vraiment le vouloir, Nicole qui regarde
un ami de son frère, dix ans de plus qu'elle, et qui hésite,
et qui hésite encore…
On en sort un peu déprimé, comme si Nicole nous avait
refilé son blues. Quelques scènes reviennent à
la mémoire, on s'en amuse, on en trouve certaines assez élégantes
(très beau noir et blanc) et puis on oublie.