Ne cherchez aucune explication,
laissez-vous prendre à la poésie (Poésy !), à
la manière délicate de tourner autour des personnages,
en jouant sur les sons feutrés, la photo précise et
lumineuse, donnant à l’ensemble une apesanteur hypnotisante.
Laissez-vous plonger dans les regards de Gaspard Ulliel et de Clémence
Poésy, qui re-jouent comme si c’était la première
fois, les délices d’une rencontre, de la découverte
de l’extase amoureuse.
Ne vous demandez pas pourquoi l’un disparaît, et l’autre
pas, on s’en moque, on peut juste goûter au plaisir extatique
de se sentir bercé par des murmures d’amoureux, une caméra
vibrante, au plus près des émotions des personnages.
Les disparitions, ou effacements progressifs, sont un peu difficiles
à avaler, parce que les trucages, même minimalistes,
ne semblent pas appropriés à la délicatesse de
l’ensemble. On peut aussi ne pas accrocher au parallèle
hasardeux entre l’amour et le trou noir, trop explicite, manquant
de finesse.
Néanmoins, malgré ces quelques lourdeurs, l’univers
si particulier créé par le réalisateur reste
en mémoire, comme une petite musique heureuse, une douceur
cotonneuse, un romantisme léger.