La très très grande entreprise *

Pierre Jolivet

L'histoire

Quatre personnes qui ne se connaissent pas décident de s'en prendre à une entreprise de produits chimiques qui pollue allègrement leur région.


Avec

Roschdy Zem, Jean-Paul Rouve, Marie Gillain, Adrien Jolivet


Sorti

le 5 novembre 2008

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

La très très jolie comédie


Le prologue est grave et lors des toutes premières minutes, on peut douter : est-ce bien là une comédie ?
Mais très vite les personnages se précisent, d’abord simples esquisses un peu théoriques, puis au fur et à mesure les détails affinent le trait, les rendent humains, proches, pleins de qualités et de défauts, drôles, émouvants, contrastés.
Dès lors, le film trouve son rythme, avec plusieurs angles de vision possibles.
La base sur laquelle toute l’histoire repose, est la dénonciation des malversations de très grandes entreprises qui parviennent à leurs fins (faire un maximum de bénéfices) sans aucun sens moral. L’attaque est réelle, mais un peu légère, avec probablement quelques contre-vérités, mais cela n’a pas, au fond, énormément d’importance. La colonne vertébrale du récit se situe au niveau de l’enquête que les quatre apprentis espions mènent au sein de l’entreprise coupable, formidable prétexte à une kyrielle de très jolies scènes de comédie, d’abord pour se faire embaucher par les multiples sous-traitants (réalité économique bien vue), puis pour approcher les personnes détentrices des dossiers secrets qui leur permettraient de faire éclater l’affaire. Au fur et à mesure de l’avancée de leur enquête, de la prise de risque accrue, on est captivé par cette sorte de mission impossible pour Monsieur Tout Le Monde, on a peur pour eux (et notre peur est délicieuse, comme dans les grandes comédies américaines, de Capra à Lubitsch), on est étonné de leur culot et de leur inventivité, et en même temps rien ne paraît irréel, il n’y a pas d’hélicoptère, pas de technologies high-tech, rien que du détournement d’actions quotidiennes.
L’intérêt que l’on porte aux aventures de cette nouvelle bande des quatre serait bien moindre si dans le même temps, Jolivet n’avait pris soin de nous attacher aux personnages, en nous révélant leurs fêlures, en ouvrant bien grand le champ des sentiments, en évitant tout de même la comédie romantique !
Kevin, Zak, Denis et Mélanie nous sont proches, nous ressemblent, ils pourraient être des amis et l’une des forces du film, c’est de les faire se découvrir les uns les autres en même temps que le spectateur fait leur connaissance, les points de vue sont multiples, personne ne tire la couverture à soi, et même s’il n’y a pas d’énorme surprise, l’évolution de leurs rapports est aussi très prenante, parfois autant que leur enquête.
Le récit entremêle ces trois axes, constat économique et social, comédie d’espionnage, mélodie des sentiments, sans jamais se perdre. Le montage est précis, nerveux, rythmé, l’histoire ne s’attarde pas, les quelques ellipses sont toujours les bienvenues.
Voici donc une très bonne comédie qu’on dit sociale, mais qui assurément, déborde de ce seul cadre. Un joli petit bonheur !

   

Vos commentaires

Ce soir un film sympathique qui ne prend pas la tête avec un ton acerbe par moments; la très très grande entreprise telle qu'on l'imagine, bien pourrie ! et comme dit Benabar dans "felix" : c'est toujours les grands qui mangent les petits. Ma voisine attendait une fin plus Walt Disney, moi je n'ai pas été déçue c'était une fin Jolivet ! Et je l'ai un peu énervée parce que je trouvais que Kevin ressemblait à Jolivet jeune et oh surprise au générique !!: le Kevin il s'appelle Jolivet.... je suis trop bonnnne!

Isabelle M. le 4 novembre 2008 (vu en avant-première)

 

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